Le «lapsus» commis par François Hollande est «humiliant» «L'Algérie est de plus en plus dominée par l'informel politique.» On attend de voir «la réaction des autorités algériennes aux phrases assassines ciblant l'Algérie prononcées par le président français, Francois Hollande», a déclaré, hier, Abderrezak Makri. Le président du MSP, Abderrezak Makri s'exprimait, hier, lors d'une conférence sur les droits de l'homme en Algérie tenue au siège du parti à Alger. Le «lapsus» commis par le président Français, François Hollande lors de son discours prononcé à l'occasion du 70e anniversaire du Crif est qualifié d' «humiliant» par Makri. A titre de rappel, cette vidéo a déjà fait le tour des réseaux sociaux. Tout en regrettant le non-aboutissement du projet relatif à la criminalisation de la colonisation et la demande de repentance à la France, Makri déclare que les intérêts de la France sont bien gardés en Algérie en faisant allusion à l'APN. Makri qui n'a pas manqué de «plaider pour le droit de regard des partis sur le fichier électoral, devenu l'instrument de fraude par excellence ces derniers temps après avoir usé du bourrage des urnes sous la menace». En réponse à son invité, en l'occurence Me Ksentini qui a noté l'amélioration de la situation des droits de l'homme en Algérie, Makri dira: «On ne peut pas parler de droits de l'homme dans un contexte politique où l'alternance au pouvoir, un principe inaliénable et fondamental de la démocratie est totalement bafoué.» En s'adressant à l'assistance, en présence de Farouk Ksentini, président de la Cncppdh et de Mme Fatma Zohra Benbrahem, avocate auprès de la Cour suprême et militante des droits de l'homme, le chef du MSP, s'est demandé «si il y a quelqu'un qui est en mesure aujourd'hui de déterminer qui gouverne réellement en Algérie?». Ceci dit-il indique également que «désormais l'Algérie est de plus en plus dominée par l'informel politique tout autant que des médias ou chaînes TV privées sans statut et maintenues sciemment sous l'épée de Damoclès de l' informel ainsi que l'économie régie par l'informel». Toutefois, poursuivant sa politique de wait and see par rapport au rendez-vous de la présidentielle qui n'est qu'à quatre mois, Makri d'habitude prolixe s'est esquivé à la fin de la conférence pour ne pas répondre aux questions des journalistes. Revenant sur la situation des droits de l'homme en Algérie, Makri dira que plusieurs pays voisins à l'image de la Tunisie et du Maroc ainsi que la Jordanie sont mieux lotis que l'Algérie en matière de respect des droits de l'homme. Ainsi, à travers son allocution prononcée en cette occasion, il souligne que «contrairement à l'Algérie, ces pays sus-indiqués, de l'avis de Makri, disposent d'une société civile forte prête à en découdre avec le moindre dépassement qu'on peut commettre contre les droits de l'homme et des libertés collectives et individuelles. En Algérie, parallèlement à la création d'une multitude de micro-partis, le mouvement associatif est complètement ligoté pour ne pas dire inexistant. Avec l'étouffement des organisations et associations de la société civile, c'est tous les ressorts de la société qui sont brisés et autant de vide créé autour des formations politiques pour lesquelles ces parties constituent un lien et un appui fondamental, fait-il observer.