Le torchon brûle entre la direction de l'entreprise italienne CMC di Ravenna, chargée de la réalisation de stations de péage sur le tronçon est de l'autoroute Est-Ouest, et les travailleurs pour «des revendications socioprofessionnelles non satisfaites», à l'instar de l'adoption d'une convention collective, des œuvres sociales et la prime de rendement, mais aussi pour les sanctions prises à l'encontre du chef de la section syndicale (réduction de 50% de son salaire). Cela, en contradiction avec les articles 53, 54 et 55 de la loi régissant l'exercice du droit syndical, selon le responsable syndical concerné, A. Bougueria, qui précise qu'il va saisir sans tarder l'inspection du travail dès ce dimanche. Et d'indiquer que l'entreprise vit une atmosphère délétère du fait de «la fermeture de la porte de dialogue» par la direction qui ne veut rien entendre. Propos confirmés par le président de l'Union locale Ouest de l'UGTA de Constantine, M. Arafa, et par le responsable des conflits de l'Union de wilaya, M. Bilami. Selon le président de l'Union locale Ouest, «le syndicat a contacté à plusieurs reprises la direction de CMC qui emploie plus de 500 travailleurs pour le règlement des problèmes des chauffeurs, manœuvres et maçons qui ont un travail continu qui dépasse les 12 heures. Situation qui leur donne droit à une prime équivalant à 40% du salaire attribuée malgré le fait que la convention de l'entreprise l'institue, même si en vérité elle comporte beaucoup d'insuffisance, à l'instar de l'absence d'une nomenclature des postes et d'une grille de salaires», notera-t-il. Et de poursuivre, «j'ai moi-même demandé la programmation d'une réunion avec le directeur, mais rien n'y fait, j'attends toujours la réponse», si bien que les travailleurs n'en peuvent plus de cette situation et veulent déclencher une grève illimitée pour lundi prochain. Grève que nous approuvons, bien sûr, si s'est le seul moyen pour l'ouverture d'un dialogue entre les deux parties». Questionné sur ce sujet, le directeur financier et administratif de la CMC, M. Berrami, tiendra à faire savoir d'abord que «l'arrêt de travail annoncé est illégal» en ce sens qu'«il faut qu'il soit précédé d'un préavis de grève de 8 jours». Ensuite, il reconnaîtra la sanction prise contre le chef de la section syndicale, pour manquement aux obligations contractuelles de 173 h de travail par mois, car le détachement du SG de la section syndicale pour une permanence syndicale, ne peut être accepté pour la simple raison que le crédit mensuel de 10 heures par mois, consacré à l'exercice de son mandat, ne suffit pas et même avec le cumul payé des autres délégués syndicaux, qui sont au nombre de 04, ne suffit pas non plus, car n'atteignant au total que 50 h. Pour les autres points concernant les œuvres sociales et la prime de rendement, «l'entreprise n'est pas contre le principe et s'y attelle». La prime de l'Aïd, pour des difficultés financières de CMC, dira-t-il, est remplacée par une avance sur salaire et pour la convention collective, elle a été soumise à l'inspection du travail qui a n'a pas émis de réserve, soutient-il. «Cependant, nous demeurons disposés à la discussion», conclura-t-il.