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Disgrâce de Toufik : ce n'est pas une histoire de bons et de mauvais !
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 17 - 09 - 2015

La mise à la retraite du patron du DRS le général-major Mediène alias Toufik n'a rien de banal.
Elle met fin à une ère et elle représente un événement majeur et historique pour l'Algérie.
Depuis 1999, la divergence entre les deux hommes forts du « système » n'est un mystère pour personne. Et pas seulement au niveau des points de vue, mais aussi de tempéraments, de parcours, de formation, voire d'idéologie. Dès son deuxième mandat, connaisseur aguerri des rouages du régime, le président Bouteflika a entamé effectivement son combat afin de « récupérer » les prérogatives d'un président qui décide. Il s'attaqua dès lors aux poids lourds de l'armée, Mohammed El Amari, El Arbi Belkheir et d'autres. Parce qu'il sait pertinemment que les vrais concurrents à son pouvoir c'était bien les militaires. Le général Toufik et le DRS, en revanche, ne sont pas une proie facile car il est devenu par sa mission de combattre le terrorisme, avec tous les prorogatives qu'il a prises dans les années 1990, un Etat dans l'Etat, un système redoutable. Et donc, toute tentative de l'affronter contenait beaucoup de risques. De ce fait, il a fallu beaucoup de temps à la présidence pour imposer son tempo. Malgré le fait que l'éviction de Toufik était prévisible depuis 2013, date du début des restructurations du DRS, mais la question de la Constitution a, probablement, accéléré son départ !
HALTE AUX SIMPLES D'ESPRIT
Cette décision du président de la République, après une longue partie de jeu d'échecs avec le général Mediène, n'est pas synonyme d'une « victoire » des bons contre les mauvais ou du bien contre le mal. Mais des choix politiques contre d'autres, une méthode et un courant de pensée contre d'autres. Dans le débat médiatico-politique algérien, on fait souvent des raccourcis qui biaisent totalement l'analyse, en traitant une partie ou une autre de traîtrise. Certains simples d'esprit croient naïvement qu'une partie (le DRS ou la présidence) incarne le bon patriote qui défend le pays et l'autre partie serait le félon, le lâche ! On serait d'une naïveté excessive si on croit aux idées véhiculées par certains cercles qui stipulent, grosso modo, que les bons patriotes du DRS ont des dossiers de malversations sur les méchants de la présidence.
Cette mise en retraite, largement commentée dans les medias internationaux, marque la fin d'une période, d'une méthode, d'un système qui a construit au fil des années un « empire » (presse, partis politiques, entreprises économiques... etc.). Cela n'est sûrement pas compatible avec la modernisation du pays exigée par un contexte interne et international mondialisé. Par conséquent, la manière la plus intelligente pour gérer les services de renseignements c'est de se focaliser sur son rôle essentiel qui est la protection du pays contre toute forme d'intelligence étrangère et dans tous les domaines. Il gagnera ainsi en efficacité beaucoup plus d'énergie, de temps et de l'argent.
Bon nombre de politiques et d'observateurs médiatiques, n'arrivent pas à croire ou admettre le fait que le DRS n'est plus le décideur. Cette situation nous révèle une grande faiblesse psychologique qui caractérise nos sociétés du tiers monde : le manque de confiance en soi. On a besoin toujours d'un guide, celui qui nous montre la voie et qui nous rassure. Néanmoins, ce n'est pas seulement ce handicape psychologique qui motive les positions de ces derniers, mais le système - DRS, il faut l'avouer tout de même, a fait beaucoup trop de « clients », tout le monde se réclamait des services secrets puisque, par définition, il n'est pas connu, il est invisible ! Les opposants aux nouveaux chefs du FLN, des partis de l'opposition, une partie des médias, des entreprise économiques privées, des activistes et militants qui jurent par tous les cieux, notamment sur les réseaux sociaux, qu'ils ont des liens avec les « vrais décideurs » et qu'ils ont les vraies informations ! Même les bandits et les petits voyous en font leurs ruses les plus terribles pour arnaquer. Nous avons lu, ces dernières années, plusieurs faits divers de « l'usurpation d'identité» des faux officiers du DRS.
ETAT DE DROIT
Certes B. Tartag était le numéro deux du DRS, mais il est extrêmement symbolique qu'un président civil élu désigne le chef des renseignements spéciaux et pas moins que son conseiller aux questions sécuritaires.
De toute manière et quels que soient les intentions, les motivations et les objectifs des uns et des autres, ces derniers changements extraordinairement importants vont dans le sens du renforcement du pouvoir civil et donc de l'Etat de droit. Cette conclusion semblerait pour beaucoup d'observateurs comme étant trop optimiste et très loin de la réalité des choses.
Cependant, un pouvoir civil se base sur un ou des partis politiques civils et donc un minimum d'adhésion populaire. Il sera contrôlé par des institutions, par la loi civile. En tout cas, il ne sera jamais dans la capacité de faire peur, d'utiliser la force ou des méthodes musclées comme la torture ! Un régime civil est constitué des représentants élus et quoi qu'on puisse dire sur leur légitimité dans nos pays du tiers-monde, ils resteront toujours visibles, connus, contrôlables et punissables. Ils ont des comptes à rendre, un bilan. D'autant plus qu'en Algérie aujourd'hui on a une marge de manœuvre assez large, un champ médiatique ouvert pour toutes les idées et les idéologies, des chaînes de télévision privées, une presse libre et des réseaux sociaux. Il y a des partis politiques de toutes les couleurs imaginables. Il reste la question de la fraude aux élections ! Là aussi il n'y a pas de mystère, tout parti aspirant à prendre le pouvoir doit convaincre une large partie de la population par son programme. Ainsi, ces foules qui se comptent par millions, leurs soutiens ne sortiront pas des bureaux de vote sans le PV officiel où figure le résultat final du scrutin et en additionnant tous les PV de tous les centres des 48 wilayate on aura ainsi une idée très précise sur le résultat réel du vote. Ceci étant, ce dernier changement qui s'est déroulé dans le calme et qui a été d'une maturité honorable doit être salué par tout le monde.
Bref, au-delà du bilan du général Toufik qui est largement controversé, l'Algérie a tourné cette semaine une page de son histoire postcoloniale. Beaucoup d'Algériens souhaitent du fond de leur cœur, l'ouverture d'une nouvelle page, notamment avec la nouvelle Constitution, pour bâtir un Etat de droit civil qui se base sur des règles de jeu politique plus transparentes et moins arbitraires. Je pense que le président de la République est aujourd'hui devant une immense responsabilité. Il se trouve en fait au cœur d'un moment historique pour faire sortir à jamais le pays de l'instabilité, du transitoire et des querelles des personnes et des services. En tout cas, aujourd'hui, le rêve est permis ! Puisque, la solution est là : un Etat des institutions... la solution c'est la loi.


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