Les travailleurs de la société italienne Di Ravenna, chargée de la réalisation des stations de péage sur le tronçon Est de l'autoroute Est-Ouest, ont finalement déclenché jeudi dernier une grève «illimitée» et ce, suite au «refus de dialogue» de la direction et à la «non-satisfaction» de la plateforme de revendications qui lui a été soumise, selon le secrétaire de la section syndicale, Abdelhafid Bougueria. D'après ce responsable syndical, «cet arrêt de travail, qui paralyse les chantiers de la société depuis Bordj Bou Arréridj jusqu'à Skikda, durera jusqu'à ce que la direction revienne à de meilleurs sentiments, ouvre le dialogue et s'engage fermement à satisfaire nos revendications», dira-t-il. Revendications qui ont trait, ajoutera-t-il, grosso modo à «l'indemnité de licenciement, à la prime de rendement collectif (PRC), aux œuvres sociales, au respect du poste de travail comme spécifié sur les contrats et ne pas demander à un soudeur de faire grutier». Et notre interlocuteur de poursuivre que «tous les travailleurs sont à leurs postes et présents sur les chantiers, pour le 1er jour de débrayage, mais ils ont paralysé toute activité sur tout le tronçon Est du pays en observation strict de l'appel à la grève». Et d'indiquer qu'à partir d'aujourd'hui samedi, il y aura en sus de la présence physique des travailleurs, «l'affichage de pancartes et banderoles expliquant notre mouvement et mentionnant nos réclamations». Et «nous comptons continuer nos protestations» de cette manière jusqu'à faire revenir la direction à plus de considération pour ses travailleurs. Pour sa part, le chargé des conflits à l'Union de wilaya UGTA Constantine, M. Bilami, fera savoir que «la hiérarchie syndicale soutient ce mouvement de protestation» des employés de CMC Di Ravenna, contre l'attitude négative de celle-ci et ses sanctions arbitraires contre le SG de la section syndicale de Constantine, qui a reçu un avertissement et dont le salaire a été diminué de 50%, ainsi que contre un autre syndicaliste d'El Bordj, tout récemment. Et ce, en faisant fi de la législation, qui interdit aux employeurs de révoquer, de muter ou toute autre sanction disciplinaire en raison des activités syndicales. Pour sa part, le directeur financier et commercial de la CMC, M. Berrami, dira que «la société ne reconnaît pas cette grève et la considère illégale» car les dispositions règlementaires en la matière non pas été respectées, selon ses dires. Et d'indiquer, également, que la décision d'arrêter le travail pour la journée de ce jeudi a été une surprise en quelque sorte, puisque «dimanche dernier, ils étaient tous, les délégués syndicaux et lui-même, à l'inspection du travail, qui leur a recommandé d'organiser des rencontres mensuelles pour discuter et trouver des solutions aux différends existant entre les deux parties». Et de noter que «les portes du dialogue sont ouvertes».