Le général à la retraite Hocine Benhadid a été arrêté, mercredi, soir et placé, le lendemain, sous mandat de dépôt. L'affaire agite tout le landernau politique algérien. Hocine Benhadid, étant connu pour ses sorties médiatiques tonitruantes et ses positions politiques pas très conformistes. Cette fois-ci, il semblerait que le dossier soit bien grave pour qu'il soit arrêté, par la Gendarmerie nationale, entendu dans une brigade, à Chéraga, avant qu'il passe la nuit, de mercredi à jeudi, à Bab Ejdid, au siège du groupement d'Alger. Hier, vendredi, sa famille ne connaissait pas, encore, les chefs d'inculpation pour lesquels ce général à la retraite a été mis, jeudi, sous mandat de dépôt. Pour le moment, tout le mode se perd en conjecture sur la nature de l'instruction de cette affaire, au civil ou militaire ? L'affaire a débuté, mercredi, en fin de journée, lorsque Hocine Benhadid a été interpellé, à Ben Aknoun, alors qu'il était à bord de sa voiture, par des policiers et des gendarmes qui l'ont emmené à la brigade de Gendarmerie de Chéraga. Selon les premières informations, c'est sur plainte du ministère de la Défense nationale que le général à la retraite a été arrêté. Le motif serait la «divulgation du secret militaire» que le tribunal militaire aurait été actionné, il y a trois jours», selon des médias, citant des sources informées. Plus concrètement, il est accusé de «divulgation de secrets militaires dont il avait connaissance quand il était en exercice», selon une source proche du dossier. En fait, ce serait son entretien à la chaîne satellitaire Al Magharibiya', qui aurait déclenché la plainte du ministère de la Défense nationale pour «divulgation de secret militaire». Le général à la retraite revient, dans cet entretien, sur le conclave militaire qui a décidé de l'arrêt du processus électoral, en janvier 1992. Hocine Benhadid a révélé qu'il était, lui, du côté de la minorité, contre cette démarche, qu'il a qualifiée de «coup de force» et de «coup d'Etat par la force». Auparavant, dans un autre entretien à la Webradio' de Maghrebemergent', il a accusé Said Bouteflika, le frère du président, d'avoir des «ambitions, qu'il juge dangereuses». Il a dénoncé dans cet entretien, à Radio M «le scénario dont il se dit convaincu, d'une tentative de succession familiale, à la tête de l'Etat, au profit de Saïd Bouteflika, le jeune frère du Président Abdelaziz Bouteflika.» Répondant à la question s'il craint d'être poursuivi en justice par Saïd Bouteflika, il a répondu, dans ce même entretien : «qu'il le fasse, je m'attends à ça. J'ai déjà fait tous les tribunaux d'Alger, pour rien. C'était à l'époque de Smail Lamari qui était derrière, il voulait me salir devant la justice. J'ai fait tous les tribunaux d'Alger, de Boumerdès, j'avais un très bon avocat, j'en suis sorti indemne. Je suis prêt à aller devant la justice». Ce qui est troublant dans cette affaire, c'est que le fils de Hocine Benhadid, a été arrêté, le lendemain, par les services de sécurité, dans une affaire liée au port d'arme. Le fils de Benhadid est poursuivi, depuis le 17 septembre dernier, pour cette affaire de port d'arme, et dans laquelle son père avait été entendu comme témoin. Le fils du général à la retraite aurait pris, du coffre de son père, son arme personnelle, que les gendarmes ont retrouvée sur lui. Arrêté, le lendemain de l'arrestation de son père, le fils du général Hocine Benhadid a été placé, sous mandat de dépôt, pour «le port d'une arme à feu sans autorisation», et a été incarcéré à la prison d'El Harrach. Le général Benhadid est, d'autre part, poursuivi en justice par Ali Haddad, après ses déclarations sur le rôle joué par Saïd Bouteflika, dans son élection, à la tête du FCE. Ali Haddad avait porté plainte contre Hocine Benhadid, après ses propos, jugés diffamatoires, à son encontre et le FCE. Dans un communiqué, Ali Haddad a indiqué avoir été «gravement diffamé» par Hocine Benhadid sur les ondes de la Webradio de Maghrebemergent, à titre personnel et en sa qualité de président du Forum des chefs d'entreprises. Le président du FCE a précisé que ni lui-même ni l'association «qu'il a l'honneur de présider, n'ont jamais contesté à quiconque le droit d'exprimer ses opinions. Cependant, lorsque ces opinions sont diffamatoires et de nature à nourrir la confusion et à jeter le discrédit, aussi bien, sur les personnes que sur les institutions nationales et sur les entreprises en général, comme sur notre association, en particulier, il est, tout à fait, légitime de recourir à la justice».