Ancien membre du MALG, (Ministère de l'Armement et des Liaisons générales), créé en 1960 par Abdelhafid Boussouf, Abderrahmane Berrouane, connu sous le nom de guerre «Saphar», était, dimanche dernier, invité au CRASC pour la présentation de son livre «Les origines du Malg, témoignage d'un compagnon de Boussouf», paru aux éditions Barzakh, et aussi pour parler de l'Algérie d'aujourd'hui. Cet ancien Malgache, c'est ainsi qu'on appelait les membres du MALG, en tant que témoin vivant, a voulu apporter son témoignage sur les raisons et conditions de la création du ministère des liaisons générales et des communications (MLGC) qui deviendra par la suite le MALG. Malg (Ministère de l'Armement et des Liaisons générales), créé en 1960 par Abdelhafid Boussouf. Les transmissions et les renseignements, une arme redoutable, selon ce révolutionnaire qui a aidé à combattre l'ennemi grâce à la collecte de l'information et sa transmission en un temps record. Cette structure de recueil et de traitement du renseignement fonctionnait avec des jeunes étudiants recrutés par le FLN et dont la seule mission était la transmission. «Nous étions des jeunes recrues qui devaient traiter l'information et savoir la transmettre. Nous avons reçu une formation et l'erreur n'était pas permise», a expliqué cet ancien malgache. Dans ce livre, c'est avec une réelle sincérité que l'auteur entreprend de raconter son parcours : enfance à Relizane, révolte devant l'injustice coloniale, études de Sciences Politiques en France (Toulouse), interrompues en 1956 à la suite de l'appel à la grève générale pour rejoindre le maquis. Cette année-là, il gagne donc le Maroc et rencontre le charismatique Boussouf, dit Si Mabrouk. Il fera partie de la première promotion d'opérateurs radio, baptisée « promotion Zabana », effectuera plusieurs missions, au Maroc et en Tunisie, avant de diriger la DVCR (Direction de la Vigilance et du Contre-Renseignement) et ce jusqu'à l'Indépendance. Mais pour ce moudjahed, cette époque glorieuse que nous avons vécue et qui a mené à l'indépendance n'a pas poursuivi son élan après l'indépendance à cause du différend qui a éclaté entre l'Etat-major et le GPRA. «Il y a eu la cassure. Nous avons été déçus parce que l'Algérie aurait pu avoir sa démocratie et sa Constitution». Pour «Si Saphar», ce sont les Algériens qui doivent écrire la décolonisation de l'Algérie ; «Je soutiens totalement Franz Fanon qui est un révolutionnaire algérien, dira-t-il, qui avait dit que la décolonisation doit être écrite par les Algériens du fait que les français luttaient contre cette décolonisation. Il reste, cependant, optimiste que l'élite existe en Algérie et c'est à elle de poursuivre le combat, loin d'une opposition qui ne joue pas actuellement son rôle.