Si au chef-lieu de wilaya la cadence de la distribution des logements toutes formules confondues s'effectue d'une manière régulière à la grande satisfaction des bénéficiaires, ce n'est pas le cas dans certaines communes qui, malgré l'achèvement des travaux, les logements demeurent inoccupés. Ce constat découle des nombreuses lettres adressées au wali dans lesquelles les bénéficiaires de logements auxquels des décisions de pré-affectation ont été délivrées lui demandent d'intervenir pour mettre fin à leur calvaire qui, pour certains, dure depuis plusieurs années. Tout récemment, les bénéficiaires des 90 logements LSP (Logement Social Participatif) sis à Béni-Haoua ont exprimé leur impatience face à la lenteur dans la distribution de ce quota de logements dont les travaux ont été achevés il y a plus de deux ans. L'un des bénéficiaires assure « ne pas comprendre ce retard dans la remise des clés des appartements alors que les travaux sont achevés depuis deux longues années ». « Mon calvaire dure plus de 2001, date à laquelle je me suis marié et j'ai loué un appartement pour loger ma famille. Depuis, j'ai eu deux enfants et je dois toujours m'acquitter d'un loyer et cela greffe évidemment mon modeste salaire ». Quant aux explications fournies par les autorités locales (APC et daïra), notre interlocuteur est sceptique car, dira-t-il, « elles (APC et daïra) ne font que des promesses ». Autre situation similaire, celle vécue par les bénéficiaires des 87 logements sociaux de Ténès. En effet, après l'affichage de la liste officielle le 12 mai 2013, les bénéficiaires ont même reçu une assurance de la part du chef de daïra que les logements seront distribués. Pendant que les élus locaux étaient confrontés à un bras de fer interne à l'assemblée communale de cette ville touristique du littoral de la wilaya de Chlef, une promesse avait été faite aux bénéficiaires d'une remise des clefs «imminente». Notons que ces 87 bénéficiaires sont détenteurs d'arrêtés individuels d'attribution indiquant le bloc, l'étage, ainsi que le numéro du logement. Là également c'est l'incompréhension pour ces pères de familles qui se retrouvent dans l'expectative et s'impatientent toujours pour la remise des clés de leurs logements alors qu'ils vivent souvent dans des conditions précaires. Quant aux promesses des différents responsables, les intéressés en doutent, même si les autorités locales sont animées de bonnes intentions. Les responsables avancent toujours que faute d'aménagement et de pose de conduites d'eau, de gaz et du réseau d'assainissement, les logements ne peuvent être livrés à leurs propriétaires. Même son de cloche à la commune de Sidi-Akkacha dans la daïra de Ténès où 334 logements sociaux attendent toujours d'être distribués. Les habitants se demandent pourquoi ce silence des élus locaux qui se renvoient la balle et repoussent à chaque fois la date de remise des clefs et du relogement. Il faut noter qu'à défaut de communication les citoyens sont enclins « à descendre dans la rue » pour crier leur ras-le-bol et leur désarroi face à cette situation qui perdure.