De retour des Lieux Saints, le wali de Tébessa, M. Ali Bouguerra, a repris son bâton de pèlerin pour un long périple à travers les douze daïras de la wilaya. Une énième sortie où il s'est rendu à Bir Mokkadem, une tournée de prospection et de travail sur l'état d'avancement des programmes en cours de réalisation dans les communes de cette circonscription administrative semi-rurale, sise à l'ouest de Tébessa. Le wali et les responsables des communes inspectées ont passé en revue les préoccupations en matière de logements, AEP, réfection des routes, ou encore de l'assainissement et protection des villes des inondations, des opérations d'aménagement urbain, assurément le point noir de presque la totalité des agglomérations visitées. En se rendant au site naturel et pittoresque de Youkous, perché là-haut sur les hauteurs de Hammamet, le wali posa une question pertinente sur un projet de réhabilitation d'un ancien village et dont l'étude traîne depuis trois ans déjà «quel est l'impact de ce projet à caractère touristique sur la région ?», interrogea-t-il les responsables de la direction du tourisme. Le site s'étend sur 78 ha et a bénéficié d'une enveloppe de 200 millions de dinars au titre du programme complémentaire 2013. Les travaux ne sont même pas lancés. La fin de l'année en cours est fixée comme date butoir. De Hammamet jusqu'à la localité rurale de Grigueur, en passant par Bir Mokkaden, le ruban d'asphalte se déroule sous nos yeux, tantôt bien entretenu, tantôt dégradé et cabossé. Des deux côtés, des terres à perte de vue, presque en jachère ou exploitées d'une manière encore rudimentaire, des parcelles individuelles que les agriculteurs surexploitent depuis la nuit des temps pour subvenir à leurs besoins. Mais aussi, cette réussite de la wilaya, à savoir le logement rural aidé par l'Etat dans le cadre de l'auto construction. A Grigueur, le 1er responsable de l'exécutif s'est enquis de l'état d'avancement d'un lycée de 600 places pédagogiques et dont la réception est prévue pour la prochaine rentrée scolaire 2016-2017. Une structure éducative d'importance pour les centaines d'élèves ruraux contraints de se déplacer au lycée de Bir Mokkadem, 22 km plus loin. A noter aussi des travaux publics, avec notamment le renforcement du CW 1 sur une distance de près de 20 km et qui sera classé en RN, ce qui à terme constituera un carrefour axial entre le sud, Tébessa, Khenchela et Oum El-Bouaghi, a-t-on appris de la DTP. L'alimentation en eau, aussi bien potable que pour l'agriculture, et l'électricité sont autant de problèmes soulevés par les habitants locaux à l'occasion du déplacement du wali chez eux. A Bir Mokkadem, c'était un complexe agroalimentaire intégré qui a été visité, un complexe qui, en plus des prestations en abattage, sera doté d'une laiterie et d'un élevage ovin et bovin. Une dynamique pour sortir la région du marasme socioéconomique existe, certes, mais beaucoup d'insuffisances persistent, des inégalités, des mechtas quasi mises à l'écart. Les pouvoirs publics et les élus locaux sont donc sollicités pour remédier à la situation. Le chômage, le déficit en infrastructures de santé, le manque de projets d'investissement, tout cela constituera à la longue un lourd handicap pour que la daïra de Bir Mokkadem. Enfin, notons au passage l'initiative louable inscrite par le wali et ce dans le programme de chacune de ses sorties et qui consiste à faire une halte fort symbolique dans le domicile d'un chahid ou dans celui d'un moudjahid, dont la wilaya de Tébessa compte par milliers, un geste fort apprécié, un ressourcement et une mémorisation des temps de lutte de toutes ces populations meurtries durant la guerre de libération nationale.