La liberté d'expression était à l'honneur jeudi dernier à l'occasion de la journée nationale de la liberté de la presse (instaurée le 22 octobre 2013 par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika), célébrée cette année au siège de l'APW de Tlemcen en présence des autorités civiles et militaires et d'un grand nombre d'étudiants universitaires et des gens de la presse de la wilaya. Lors de leurs allocutions d'ouverture, le wali de Tlemcen, Saci Ahmed Abdelhafid, et le président d'APW, Chaif Okkacha, ont rendu un hommage aux familles des journalistes, Mourad Bloud, Mohamed Rekkab, Sid-Ahmed Cheloufi, Kamel Benhabib, et Laaradj Boutrif, qui nous ont quittés pour un monde meilleur en soulignant dans leur prise de parole le rôle primordial que joue la presse en tant que partie prenante dans le processus de développement local et la démocratie participative. Durant cette journée, trois communications relatives à la liberté d'expression ont été programmées. Le premier thème, abordé par le professeur d'université, Miloud Touahri, est lié aux « concrétisations de la presse et ses perspectives ». L'intervenant s'est penché sur les menaces de l'internet sur le journaliste, et le paysage médiatique qui est en perpétuelle évolution de par les divers développements technologiques et commerciaux. Pour l'orateur, la sécurité numérique demeure un sujet de préoccupation croissant car les communications numériques rendent difficile la sécurité des journalistes et de leurs sources. Selon lui, on assiste aujourd'hui à une mainmise des réseaux sociaux et à une marginalisation des organes d'information traditionnels. « La presse n'est plus lue comme avant et parfois dépassée par les évènements », a-t-il notamment indiqué. Le professeur d'université Fethi Ouhibi a parlé des raisons et de l'importance de la journée du 22 octobre, qui a été décrétée par le président de la République comme journée nationale de la presse, en hommage à la parution, le 22 octobre 1955, du premier numéro du journal El-Mouqawama El-Djazaïria (La résistance algérienne), organe du Front de libération nationale (FLN) et de l'Armée de libération nationale (ALN). Le troisième conférencier, le magistrat Ismail Kdider est revenu sur l'environnement juridique et réglementaire du journaliste, qui dispose en même d'une liberté mais aussi d'une responsabilité. Il a débuté sa communication (très riche) par un bref rappel de la législation régissant les bases du droit de la presse et de la liberté d'expression en mettant l'accent sur l'Etat de droit et les garanties offertes par la constitution, lois et décrets pour l'accès à l'information, la liberté d'expression, l'ouverture du champ médiatique. Cette rencontre a été l'occasion pour les journalistes et correspondants de la presse d'échanger avec les conférenciers de nombreuses questions liées à la déontologie de la profession, contraintes exercées sur le journaliste, l'émergence de l'internet et l'avènement du web qui ont bouleversé les pratiques journalistiques, tant au niveau de la collecte que de la diffusion des informations, les conséquences juridiques de ces profondes mutations encore souvent méconnues, et la protection du journaliste contre les menaces du responsable. Dans sa réponse à ces questions, le procureur-adjoint près du tribunal de Tlemcen a indiqué que le législateur algérien a offert le cadre d'activités des journalistes qui doivent respecter leur code de déontologie et les lois instituées dans ce cadre. Le journaliste doit donc éviter l'accusation sans preuves, l'intention de nuire, la déformation des faits, le détournement d'images, le mensonge et la manipulation et la non vérification des faits. A noter que l'ex-fondateur de Radio Tlemcen, Zoubir Rahmoune et la famille du regretté Mohamed Rekkab de l'Echo d'Oran, ont été honorés durant cette journée de communion.