Même si plusieurs partis n'ont pas encore entièrement ou définitivement réglé leurs cordes sur l'évènement des élections pour le renouvellement du tiers sénatorial, prévu pour la fin du mois de décembre 2015, l'ambiance et les ambitions sont bien pesantes dans le décor de la scène politique local. Le FLN, en possession de la majorité au sein du collège électoral (les élus locaux), devrait théoriquement imposer son candidat lors de ce rendez-vous, mais la règle arithmétique a rarement été respectée en pareille circonstance. Interrogé à ce sujet, des responsables de la mouhafadha de Constantine ont reconnu que « pour le moment, la visibilité est presque nulle sur le plan des candidats potentiels qui ambitionnent d'occuper le fauteuil sénatorial ». Ajoutant dans ce sillage qu'« il devrait y avoir plusieurs candidatures », sans d'autres précisions sur les postulants « bien cotés » par le parti. En réalité, nous confie un membre de la mouhafadha de Constantine, les choses ne se présentent pas du tout sous de bons auspices. « D'une part, on devrait compter avec la concurrence entre les deux mouhafdhas, puisqu'il y en a deux à Constantine depuis le dernier découpage, et d'autre part, il faut convenir que la parti n'est pas au mieux de sa forme sur le plan local, dans cette phase qui coïncide avec les élections sénatoriales », relève-t-on. Les divisions dans les rangs des élus locaux du FLN sont légion. D'ailleurs, la plupart des élus locaux sont partisan de l'ex-mouhafadh, qui n'est pas en odeur de sainteté avec la centrale du FLN depuis son éviction de la mouhafadha par le secrétaire général du parti, et de ce fait, l'on pourrait s'attendre à des surprises de taille lors de ces prochaines élections sénatoriales. C'est une question qui constitue un véritable casse-tête pour les actuels responsables locaux ; « les élus locaux suivront-ils les orientations de vote de la mouhafdha, soutiendront-ils le candidat du FLN ou se pencheront-ils en faveur d'une autre couleur politique ? ». En tout cas, on attend la semaine prochaine la visite du superviseur désigné par le SG du FLN, et qui n'est autre que le ministre de la Santé, M. Abdelmalek Boudiaf, pour trancher dans le fond ces questions. Cette valse hésitation au FLN devrait certainement profiter au frère ennemi, le RND en l'occurrence. Au RND, en effet, tout est presque ficelé, quatre ou cinq candidats ont ouvertement affiché leur ambition de briguer un mandat de sénateur, et l'on devrait organiser au début du mois de novembre des primaires pour les départager. Aussi, au sein des autres partis, ceux la mouvance islamique notamment, rien n'est encore tranché. « Nous agirons en tant que bloc au sein de l'Alliance verte », nous dira dans ce contexte un élu de MSP. Précisant à ce propos que la direction nationale n'a donné aucune directive dans un sens ou un autre, d'où notre position « en attente » de ce qui se décidera dans les prochains jours. Notre interlocuteur rappellera dans ce cadre qu'il ne faut pas exclure des alliances avec d'autres partis, genre « on vote pour votre candidat à Constantine et aux vôtres de nous donner leurs voix dans d'autres wilayas ». Alors que certains partis qui n'ont aucune chance de passer, évoquent la possibilité de présenter un candidat lors de ces élections tout juste pour ne pas ouvrir la voie au marchandage des voix de leurs élus. Hélas, quoi que l'on fasse, les expériences passées ont prouvé que le poids de la « chkara » se fait toujours sentir lors de ces rendez-vous.