Un blocus «permanent» et «illimité» est imposé, depuis la nuit de jeudi à vendredi, par une centaine de lauréats au concours de résidanat d'Oran 2015 dans l'Institut des sciences médicales (ISM) de Haï Sidi El Bachir (Plateau), qui rejettent la décision d'annulation de ce concours prise par le recteur de l'université d'Oran sur instruction du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (MESRS) et exigent des explications détaillées sur les réels motifs qui auraient poussé le rectorat à recourir à une telle décision. Les deux premières journées de ce blocus, vendredi et samedi, qui coïncident avec le week-end, se sont déroulées sans incident majeur et les lauréats ont réussi à occuper les lieux en dressant des tentes et en apportant leurs sacs de couchage. Cette démonstration de force des lauréats lésés risque cependant de dégénérer aujourd'hui (dimanche) avec le retour des étudiants et la reprise du travail dans l'administration à l'Institut des sciences médicales. «Tout va se jouer aujourd'hui. Nous allons interdire l'accès à l'ISM à partir de 5h00 du matin. Ni les étudiants, ni les agents d'administration, ni les enseignants ne pourront mettre les pieds à l'intérieur. Seuls les agents de sécurité auront le droit de rejoindre leurs postes de travail. Les portes resteront fermées jusqu'à la satisfaction de notre principale et unique revendication, à savoir le maintien des résultats du résidanat 2015. Nous ne ferons pas marche arrière et nous sommes prêts à aller jusqu'au bout», soutient un délégué des lauréats. Et d'enchaîner : «Un représentant du recteur de l'université d'Oran nous a rendu visite jeudi soir à 19h00 pour nous demander de lever le blocus. Il nous a expliqué que le rectorat s'attelle à trouver un arrangement pour contenter tout le monde. Le médiateur du rectorat a cependant esquivé toutes nos questions concernant les motifs réels de l'annulation des résultats du résidanat 2015. Il s'est trouvé gêné face à nos demandes insistantes d'explications. Nous avons appris par voix off que les deux commissions d'enquête n'auraient rien trouvé. Il y a eu peut-être fraude, mais les fuites ont eu lieu en amont, c'est-à-dire que les fraudeurs ont réussi grâce à la complicité de personnes haut placées à obtenir non pas les sujets du concours mais l'ensemble des questions de la banque. Les candidats proches des professeurs et des responsables dans certains établissements hospitaliers ont ainsi eu une longueur d'avance par rapport aux autres candidats. Il leur suffisait simplement de réviser les QCM spécial concours de résidanat pour obtenir les meilleures notes». Il faut avouer que les défaillances dans la constitution de la banque de QCM et de cas cliniques (exercices) pour le concours de résidanat 2015 ne datent pas d'aujourd'hui. Des accusations de plagiat ont été lancées depuis de nombreuses années par des médecins qui soutiennent que les questions sont copiées de la base de données du logiciel (DIAGEST) qui permet aux étudiants de médecine en France de préparer leur concours d'internat. Il est à noter que les lauréats lésés ont mandaté un avocat et menacent de porter l'affaire devant les tribunaux.