18 milliards de dollars ont fait l'objet de transferts illicites de devises, c'est le chiffre astronomique que vient de donner le ministre du Commerce, Bakhti Belaïb, dévoilant la face cachée d'une délinquance économique soupçonnée mais rarement quantifiée. Ainsi, sur les quelque 60 milliards de dollars du volume global des importations, environ 30% sont entachés de fraude fiscale et de fuite des capitaux vers l'étranger. Une pratique vieille comme le libéralisme sauvage à l'algérienne qui a connu et qui connaît toujours de beaux jours devant elle encouragée par une permissivité complice de l'Etat. Mais ce que révèle le ministre sur l'identité des fraudeurs va à l'encontre des idées reçues puisqu'il indique que les entreprises étrangères sont moins impliquées dans les transferts illicites de fonds que ne le sont les opérateurs nationaux. Une annonce qui vient conforter le climat délétère des affaires en Algérie gangréné par une corruption sans égale touchant tous les leviers de gouvernance. Le ministre précise que le modus operandi passe à travers des sociétés écrans au sein desquelles «ils sont en même temps acheteurs et vendeurs», et partant de là, impactant les prix à leur guise. Malgré la mise en place du nouveau système informatisé de l'apurement des importations reliant les Douanes algériennes aux banques pour un contrôle plus rigoureux des transferts de fonds vers l'étranger et destinés au paiement des importations, l'ampleur de cette délinquance dépasse tout contrôle. Quelques chiffres cités par Belaïb suffisent à illustrer cette dérive puisque, et seulement pour le premier semestre 2015, il a été relevé plus de 24.000 constats d'infraction, constatés pour plus de 40 milliards de dissimulations du chiffre d'affaires, 24.000 tonnes de marchandises ne répondant pas aux normes bloquées aux frontières et plus d'une centaine d'importateurs indélicats poursuivis en justice. Des indicateurs qui témoignent de l'état actuel de la sphère marchande nationale qui contribue grandement aux difficultés rencontrées par les Algériens. EN EFFET, CE SONT CES IMPORTATEURS VOYOUS QUI SONT RESPONSABLES DU DESEQUILIBRE DES PRIX EN ALGERIE. ET C'EST CE MEME BAKHTI BELAIB QUI A POUSSE UN COUP DE GUEULE DENONÇANT CETTE FOLIE DES PRIX OU DES HAUSSES SONT DECIDEES PAR LES IMPORTATEURS ET OPERATEURS ECONOMIQUES QUI FONCTIONNENT EN QUASI-MONOPOLE. AINSI, SI LES PRIX DES PRODUITS ALIMENTAIRES, AGROALIMENTAIRES ET INDUSTRIELS BAISSENT A L'INTERNATIONAL, IL N'EN EST RIEN EN ALGERIE. AU CONTRAIRE, LES CITOYENS ASSISTENT, IMPUISSANTS ET MEDUSES, A DES HAUSSES DE PRIX DEFIANT TOUTE LOGIQUE COMMERCIALE ET DECIDEES PAR DES IMPORTATEURS QUI REGULENT LE MARCHE COMME BON LEUR SEMBLE. COMME PARADE A CE DYSFONCTIONNEMENT, LE MINISTRE DU COMMERCE BRANDIT LE JOKER DES LICENCES D'IMPORTATION, OPERATIONNEL A PARTIR DE JANVIER PROCHAIN, QUI DEVRONT THEORIQUEMENT MIEUX ORGANISER LA TRANSPARENCE AU NIVEAU DES IMPORTATIONS ET SURTOUT VERIFIER L'EQUIVALENCE DES PRIX A L'ETRANGER ET SUR LE MARCHE NATIONAL.