Qui a été à l'origine de la conception du drapeau algérien ? C'est le sujet que Khaled Merzouk, chercheur en histoire, a tenté de dénouer à notre journal. Il essaie d'apporter sa contribution, à titre personnel, pour faciliter la tâche aux historiens algériens qui s'interrogent sur les origines de l'emblème national actuel. « En 1934, une réunion fut tenue chez un militant du 20ème arrondissement à Paris. A l'époque, Messali Hadj, leader du mouvement de l'Etoile nord-africaine, les deux frères Benachenhou Houcine et Mustapha, ainsi que le militant tunisien Chadli Kheirallah et quelques militants se réunirent pour choisir les trois couleurs du drapeau, à savoir le vert, blanc et rouge, qui représentent respectivement les trois pays du Maghreb arabe, la Tunisie, l'Algérie et le Maroc, symbolisant ainsi l'union nord-africaine. Le drapeau algérien avec son croissant rouge et une étoile, qui représente l'islam, fut confectionné à Tlemcen plus précisément le 21 août 1936 par la militante Melle Aouicha Guenanèche, future épouse Baghli, sous l'œil de son frère Mohammed Guenanèche, compagnon de Messali Hadj et son secrétaire particulier, ancien élève du professeur Mohammed Merzouk, mon père, conseiller de Messali Hadj. C'est le militant Abdelkader Bestaoui, artisan-brodeur travaillant le cuir, qui a confectionné le drapeau. Il l'a étalé sur une grande table le jour du congrès de l'ENA en 1936. Informée, la police française a fouillé le domicile de Kheira Mamchaoui sans résultat, car Kheira a enfoui le drapeau sous un enfant qui dormait. Dès que les policiers sont sortis, Kheira a caché le drapeau dans un trou du mur à l'intérieur de sa maison. Ce drapeau a été ensuite façonné par la Française Emilie Busquant, fille d'un anarchiste syndicaliste et épouse de Messali Hadj, le 14 juillet 1937 à Paris. Le drapeau algérien a été dessiné par Messali Hadj sur papier. Un dessinateur tunisien lui a donné une forme triangulaire. Ensuite c'est l'Etoile nord-africaine qui décide de lui donner la forme rectangulaire. Il parait plusieurs fois dans les réunions du parti, il défile de temps à autre dans les manifestations du parti dans les rues de Paris », a expliqué Khaled Merzouk qui a publié, entre autres, « l'itinéraire d'un chef de Meute », « Scouts musulmans algériens, groupe El-Mansourah de Tlemcen 1936-1962 », « Le réveil du nationalisme culturel, 1908-1939 », « L'itinéraire de cheikh Merzouk Mohammed, 1884-1939 », « Messali Hadj, leader de la libération des peuples colonisés », « Les martyrs de Tlemcen et d'ailleurs », et « L'itinéraire du mouvement réformiste à Tlemcen ».