Cinquante 50 tonnes de détritus et d'ordures sont ramassées tous les mercredis par les équipes du nettoiement du secteur urbain d'El Othmania à la suite de la tenue du marché hebdomadaire ou Souk Larbaâ dans ce quartier d'Oran. Les désagréments occasionnés par le marché informel du souk sont énormes. Ces quantités d'ordures sont ramassées entre 14h et 20h du soir, ce qui mobilise tous les mercredis une moyenne de 40 à 50 agents, une benne-tasseuse et trois camions du secteur. En effet, le marché de Larbaâ a atteint des proportions alarmantes puisque les marchands viennent de toutes les régions du pays pour dénicher un espace pour vendre leurs produits et enfin abandonner leurs détritus au su et au vu de tout le monde sans se soucier du mal qu'ils engendrent à la fois aux agents de nettoiement, à la population et à l'environnement. Chaque mercredi, c'est le cauchemar pour les riverains et notamment ceux des cités. En été comme en hiver, la situation est identique compte tenu des désagréments occasionnés après la tenue de ce marché. Les services du secteur urbain restent impuissants face à un tel diktat imposé par des commerçants venus de plusieurs régions. A l'exception des moyens de collecte qu'ils mettent chaque après-midi de mercredi, pour le ramassage des ordures, ils ne peuvent prendre aucune décision pour déloger un tel marché vers un autre site. Ils sont plus de 1.000 à avoir squatté rues, ruelles, espaces publics, trottoirs, alentours d'écoles, de mosquées et même administrations pour s'adonner à cette activité qui paralyse tout un quartier. La sonnette d'alarme a été tirée à maintes reprises mais rien n'a été fait pour dégager des solutions concrètes allant dans l'intérêt commun. Les exploitants du nouveau marché de proximité d'El Othmania ont à leur tour crié leur ras-le-bol de l'informel devant cette concurrence déloyale. Ils exigent que des solutions fermes soient prises afin de leur permettre d'exercer leur activité. Les commerçants se disent menacés par ce marché illicite qui malheureusement continue de prendre des proportions alarmantes au détriment de l'environnement et de la santé du consommateur. Selon eux, certains habitants sont complices et encouragent l'informel puisqu'ils préfèrent recourir aux ambulants qu'aux commerçants du nouveau marché. Certains ont des familles à nourrir et la prolifération de ce marché menace leur gagne-pain, explique-t-on. A l'exception de quelques marchands de fruits et légumes, certains commerces sont fermés en l'absence d'une véritable demande. Outre le squat d'espaces et la dégradation de l'environnement, il y a lieu de noter les conséquences de l'informel, notamment en ce qui concerne le chiffre d'affaires dissimulé. Celui-ci se chiffre à des milliards de centimes. Le secteur urbain avait, il y a quelques mois, fait appel à des agents de l'ordre pour éviter que certains commerçants ne squattent de nouveaux espaces situés dans les alentours des établissements scolaires et à proximité de la SAA. Rusés, ces commerçants viennent souvent vers 4 heures du matin pour s'y installer et exercer leur activité comme c'est le cas des bouchers clandestins qui abandonnent tout le reste, une menace pour la santé des enfants et des familles qui résident tout autour. Plusieurs correspondances ont été adressées ces jours-ci aux responsables locaux dont une copie au wali d'Oran, aux services de la direction du commerce et à la sûreté de la wilaya d'Oran pour que des mesures soient prises. En l'absence d'une solution concrète, ce souk anarchique et illicite finira sans doute par défigurer tout ce paisible quartier qui, jadis, faisait la fierté des Oranais.