Les prix des boissons seront très probablement revus à la hausse dès la promulgation de la loi de finances 2016. C'est ce qu'a annoncé, hier lundi, sur les ondes de la radio nationale M. Ali Hamani, le président de l'association algérienne des producteurs de boissons (APAB), selon lequel cette hausse est motivée par une révision à la hausse de la taxe sur les eaux destinées à la fabrication de boissons. L'article 51 de la loi de finances 2016 a changé l'article 98 de la loi de finances 2003. 'Le problème qui se pose est : pourquoi faire entrer les eaux de fabrication de boissons dans la taxation'', alors que la loi de finances de 2005 avait annulé cette taxe. 'Des problèmes vont surgir pour les producteurs'' de boissons, estime-t-il. Selon M. Hamani, 'le problème est qu'il y a une double taxation sur les boissons: dans l'article 99 de la loi de finances 2003, la taxe est de 25 dinars, maintenant, on paie 1 dinar par litre d'eau de fabrication des boissons''. 'Nous demandons le réexamen de cet article, car on paie deux fois une redevance. Tous les producteurs de boissons se posent la question de savoir ce qu'il y a derrière cette redevance'', ajoute M. Hamani qui a annoncé que 'nous allons augmenter les prix des produits. C'est sûr, si on considère les hausses dans les autres secteurs comme l'électricité. Mais, tant que la loi n'est pas signée, on ne peut définir la marge de la hausse envisagée'', a-t-il précisé. La production moyenne des eaux minérales est de 1,5 milliard de litres, les boissons gazeuses sont à 2,150 milliards de litres, les jus à 600 millions de litres, alors que les importations de boissons, hors celles alcoolisées, sont de 2% de la production nationale, a indiqué dans un bref bilan de la production nationale, M. Hamani. Pour les exportations, le montant global en 2014 est de 37 millions de dollars pour les eaux embouteillées, et pour 2015 les prévisions sont de 40 millions de dollars, annonce M. Hamani, selon lequel les opérateurs de la filière ont beaucoup de problèmes à l'export. Outre le cas de 'l'indice agricole'' imposé par l'UE, une sorte de taxe de 30% sur les produits exportés, que les pays voisins ne paient pas, il a rappelé qu'avec la Tunisie, le problème de la taxe sur les boissons algériennes de 25% imposée par le ministère du Commerce tunisien pour favoriser la production locale, en dépit des accords bilatéraux et de la GZALE (zone de libre échange arabe), n'est toujours pas réglé. 'Si le problème n'est pas réglé par les autorités, nous allons demander tout simplement l'application de la réciprocité en matière de taxes avec la Tunisie.'' Pour autant, il a expliqué que les opérateurs algériens des boissons exportent en Europe, y compris la France, au Canada et aux Etats-Unis, même si le transport et la durée des produits en douane pose problème aux exportateurs. 'Le coût des transports vers l'Europe est très cher, alors que le fret aérien n'est pas développé'' chez Air Algérie. M. Hamani a estimé par ailleurs, sur la qualité des produits, que 'la plupart des producteurs de boissons appliquent les règles d'hygiène et de propreté, mais il y a certains qui n'appliquent pas les règlements, notamment en ce qui concerne les additifs alimentaires.'' L'organisme algérien d'accréditation Algerac a jusqu'à présent accrédité 15 laboratoires de fabricants de boissons, a-t-il indiqué. Par les chiffres, les producteurs de boissons et eaux minérales sont au nombre de 1 726 selon le Centre national du registre de commerce (CNRC) et selon l'ONS, il y a 600 marques de boissons et eaux minérales, a-t-il relevé, expliquant qu'un seul producteur peut avoir plusieurs marques de boissons. Enfin, il a éludé sans trop s'étaler sur le sujet, la 'guerre des bulles'', la question de la rude concurrence entre producteurs de boissons et eaux minérales, même s'il a reconnu du bout des lèvres ce phénomène.