Les problèmes liés aux taxes et aux crédits bancaires seront soulevés après-demain par les professionnels de la filière lors de leur assemblée générale. Le secteur des boissons est l'un des rares à résister à la concurrence des produits importés et il parvient même à exporter bien qu'il soit loin d'être aidé par les pouvoirs publics. Les entreprises de la filière boissons ne cessent, en effet, de tirer la sonnette d'alarme sur les difficultés d'investissement dans cette activité. Parmi celles-ci, elles identifient l'inefficacité des procédures bancaires et l'absence de véritables mécanismes d'appui. La lenteur des banques dans le traitement des dossiers de demandes de crédits est mise à l'index tout comme la lenteur du processus bancaire lorsqu'il s'agit de compensation de chèques ou de transferts de paiement aux fournisseurs étrangers. De plus, l'absence de laboratoire de recherche est le talon d'Achille de ce secteur. Le dossier portant la proposition de création d'un laboratoire a été transmis depuis longtemps au ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements qui l'a accepté mais sans qu'aucun échéancier n'ait été retenu pour sa réalisation. Le laboratoire devrait être mis à la disposition des opérateurs et des institutions ainsi que des universités. Les producteurs devraient contribuer à son financement mais ils ne vont pas le créer seuls. L'Association des producteurs algériens de boissons (Apab) continue aussi de soulever le problème des taxes, jugées excessives. De nombreux ministères comme ceux des Ressources en eau, du Commerce, des Finances et de la PME ainsi que la direction générale des Douanes ont été cependant saisis sur ce dossier, mais aucune décision n'a été prise. Les producteurs estiment qu'ils ne peuvent pas faire de la résistance par rapport à la concurrence dans ces conditions, notamment après l'entrée en vigueur, le 1er janvier dernier, de la Zone arabe de libre-échange. Dans les pays arabes, les taxes sont moins élevées pour certains produits comme l'eau embouteillée. Elle est de 15,93% en Algérie, 0,8% en Egypte, et 0,12 en Jordanie. Pour les autres boissons, les droits de douane frappant les intrants sont de 30%, soit le maximum. Les patrons algériens ont été conduits à solliciter une harmonisation des taxes et de la politique fiscale et douanière en matière d'intrants. Ils demandent aussi une application stricte du codex alimentaire pour contrôler la qualité des produits. En 2007, la filière a mis sur le marché 18 millions d'hectolitres de divers types de boissons: eau embouteillée, jus de fruits et boissons gazeuses. Il est constaté que la consommation du jus de fruit est de 4,7 litres par habitant et par an, contre 22 litres pour les boissons gazeuses et le même volume pour l'eau. La faiblesse du pouvoir d'achat des citoyens entrave une évolution de ces indicateurs pour se hisser à la hauteur d'autres pays comme la Libye où la consommation du jus de fruit est de 20 litres par habitant et par an. D'autres problèmes sont soulevés par les membres de l'association car en Algérie, des produits non conformes aux normes sanitaires sont mis sur le marché. Le ministère du Commerce est même amené à fermer des unités qui n'appliquent pas des règles d'hygiène appropriées suite à des constats effectués par l'association, notamment à l'est du pays où des boissons sont fabriquées dans des baignoires. Toutes ces questions seront débattues par l'association qui tiendra son assemblée générale après-demain à Alger. Un nouveau président de l'Apab pourrait être désigné en remplacement de Ali Hamani. Selon nos sources, l'ordre du jour contient effectivement un point relatif à l'élection du bureau et du président de l'association.