Lancée il y a près de deux mois, l'extension du cimetière de Aïn El-Beida sur l'assiette foncière de l'ex- bidonville Le Virage sont en phase d'achèvement, apprend-on de sources proches de la commune d'Oran. Dans une première phase, les travaux de terrassement entamés au lendemain de l'éradication du bidonville ont été achevés. Cette première étape a été suivie par l'installation d'un mur de clôture tout autour de l'assiette foncière récupérée. Les autres travaux, actuellement en cours d'achèvement, concernent les réseaux divers. A travers le relogement de plus de 300 familles la wilaya d'Oran a récupéré environ 7 ha sur lesquels était érigé le bidonville qu'elle a destinés à l'élargissement du cimetière et à la réalisation d'une double voie pour faire jonction entre le boulevard périphérique et l'autoroute Est-Ouest. Plus de cinq hectares donc seront annexés au cimetière. Aussitôt l'opération de relogement parachevée, la wilaya d'Oran a consacré un budget de 1,5 milliard de centimes à la démolition du site et à la viabilisation du terrain en mobilisant 100 camions et 30 engins pour déblayer les débris du bidonville et les transférer vers les centres d'enfouissement technique de la région. D'autre part, selon les mêmes sources, le projet de création d'un nouveau cimetière à Oran Est, décidé du temps de l'ex-wali, pour parer à la saturation de Aïn El-Beida, semble avoir été abandonné. Nos interlocuteurs affirment que l'extension du cimetière sur plusieurs hectares du côté sud et est bute toujours sur le problème des coopératives agricoles qui se trouvent en plein milieu du terrain concerné par l'extension. L'initiative prise pour exploiter l'assiette de l'ex-bidonville Le Virage est dictée, selon nos sources, par le fait qu'Aïn El-Beïda est presque saturé. Les mêmes interlocuteurs rappellent que les cimetières musulmans d'Oran datent de l'ère coloniale et sont dans leur majorité arrivés à saturation. A titre d'exemple, dans la commune d'Oran qui possède quatre cimetières musulmans (sans parler des petits cimetières familiaux), trois affichent déjà complet. Il s'agit des cimetières de Moul Douma, Sidi El Ghrib, El Melh. Dans les cimetières saturés, plus personne n'a le droit d'enterrer qui que ce soit. « Mais dans certains cas suite à la demande de la famille des défunts il est encore possible, grâce à une dérogation exceptionnelle, de procéder à l'ouverture d'une ancienne tombe. La personne décédée doit être un ascendant ou un descendant de l'occupant de la tombe. Le cimetière de Aïn El-Beida accueille quotidiennement une moyenne de 23 inhumations. Dernièrement, le directeur de la régie communale des pompes funèbres avait affirmé qu'à ce rythme-là, d'ici quatre ou cinq ans, ce cimetière, l'unique ouvert actuellement à Oran, affichera complet. «J'ai adressé une correspondance au président de l'APC d'Oran pour nous trouver un nouveaux terrain. Aujourd'hui, la création d'un nouveau cimetière est devenue une urgence pour accueillir les futures dépouilles». Signalons enfin que les cimetières d'Oran sont très anciens. Le cimetière de Sidi Ghrib ouvert avant 1792, d'une surface de 62 ares et 94 centiares, est le plus ancien. Il est situé sur la rive gauche de l'oued Raz el Aïn. Le cimetière Moul Douma a été ouvert en 1868, alors que celui connu sous le nom d'El Melh date de 1929. Le cimetière musulman d'Aïn El-Beida a commencé à accueillir les morts à la fin de 1956. Depuis sa création, il a déjà connu deux extensions, en 1986 et en 2008. Avec ses 140 hectares, il est actuellement le plus grand cimetière de la ville d'Oran.