Cette année, un programme riche et enrichissant de manifestations culturelles et festives a été concocté par la direction de la culture de la wilaya de Tlemcen pour célébrer Yennayer, le nouvel an berbère 2966 (Ce jour est appelé en Kabylie, les portes de l'année «tiwurra n useggas» une connotation qui véhicule toute une croyance basée sur un nouveau début, de nouveaux espoirs et de nouveaux horizons). Comme il est de tradition, pour sauvegarder ce patrimoine national et ancestral, le palais des expositions abrite aujourd'hui et demain une grande exposition des plats traditionnels de Yennayer de diverses régions de la wilaya, une soirée animée le 12 janvier par le groupe Aissaoua d'Awled El-Medjdoub, une exposition de peinture, et des conférences animées par Dr Sahridj dans deux lycées de Tlemcen. La maison de la culture organise quant à elle une exposition des plats traditionnels et du patrimoine de Béni Snous. Par ailleurs, le centre des arts et expositions abrite des expositions des photos des masques de Béni Snous, retraçant l'histoire des masques et leur utilisation, ainsi que leur signification anthropologique. Cette manifestation durera jusqu'au 28 janvier 2015. Des journées de vulgarisation et d'appropriation du patrimoine de Yennayer sont organisées dans des écoles primaires de Koudia et Oudjlida. Le centre des arts et expositions abrite également le fameux spectacle Ayred (qui veut dire en tamazight lion). Il sera animé par des jeunes d'une association culturelle, afin de répondre à la nombreuse demande des habitants de Tlemcen. Lors de ce spectacle, des enfants et des jeunes accompagnés par un groupe de musiciens, portent des costumes et des masques représentant des animaux, et dès la tombée de la nuit, ils commencent à entonner des ritournelles et des chants champêtres. Tout au long du spectacle, les parents et amis pourront apprécier les traditions de leurs ancêtres, ce qui est aussi un peu le but de cette journée avec le fait de partager un bon moment de cette fête de début de l'année amazighe. Il faut dire qu'à Khémis (45 kilomètres au sud de Tlemcen), Yennayer, cette fête célébrant le passage au nouvel an par les Imazighen, est un rite qui a plusieurs sens pour la population de cette localité aux origines berbères. Sa célébration s'explique par l'importance accordée aux superstitions de leurs ancêtres. C'est donc une grande fête, une culture et un patrimoine que la population veut coûte que coûte sauvegarder. A cette occasion, de nombreux jeunes et adolescents se déguisent de masques d'animaux et de barbes blanches, tous les soirs et durant une semaine entière. Après la prière d'el-icha, ils s'habillent de peaux de moutons ou de chèvres, et mettent des coquilles vides d'escargots autour de leur cou. Eclairés par la lumière de flambeaux, ils dansent et chantent devant chaque maison. Des youyous fusent de partout, et tout au long de leur évolution, les habitants leur offrent des gâteaux, des noix, des amandes, des figues sèches et du «trid» préparé pour l'évènement. Ces produits sont ensuite remis aux pauvres de la ville de Khémis. La fête de Yennayer à Khémis crée également une ambiance des grands jours où un soin particulier est mis dans la préparation du traditionnel plat de couscous qui reste le maître de cérémonie pour cette grande fête amazighe.