Berlin veut obtenir qu'Alger et Rabat cessent de freiner la réadmission de leurs citoyens devant être expulsés d'Allemagne, sur fond de forte augmentation des demandes d'asile de ressortissants de ces pays, ces derniers mois, a indiqué, jeudi, le gouvernement allemand. Les autorités allemandes ont souligné, ces dernières semaines, que lorsque les demandeurs d'asile du Maroc, d'Algérie ou de Tunisie sont déboutés de leurs demandes et doivent être expulsés, leur pays refuse de les reprendre s'ils n'ont pas leurs papiers d'identité nationaux, bloquant, dès lors, la procédure, malgré des accords de réadmission. «Tous les étrangers auxquels, après une procédure équitable, il est notifié qu'ils n'ont pas le droit de rester, doivent quitter le pays. Cela vaut aussi, bien sûr, pour les ressortissants de pays d'Afrique du Nord et il faut discuter de comment rendre ces reconduites possibles », a relevé, lors d'un point de presse, le porte-parole de la Chancelière Angela Merkel, Steffen Seibert. « Nous avons un accord de réadmission, ça veut dire que sur le papier tout est en règle, mais dans la pratique, il ressort que c'est très problématique, dans certains cas. Et il faut en parler pour que la pratique soit en accord, avec le cadre juridique », a-t-il ajouté. Selon le ministère de l'Intérieur, les arrivées de demandeurs d'asile marocains et algériens ont explosé en Allemagne, ces derniers mois. Pour le mois de juin, Berlin en avait enregistré 847 d'Algérie et 368 du Maroc, tandis qu'en décembre, ce sont respectivement 2.296 et 2.896 nouveaux arrivants qui ont été décomptés. Les ministères allemands des Affaires étrangères et de l'Intérieur ont lancé une « initiative » pour tenter d'amener les pays d'Afrique du Nord, mais aussi des Balkans, à accepter leurs ressortissants expulsés, même s'ils n'ont pas de papiers d'identité de leur pays d'origine. Il s'agit d'obtenir que ces pays reconnaissent comme pièce d'identité, un laissez-passer émis par les membres de l'Union européenne.