L'hôpital d'Oran déploie une nouvelle stratégie tous azimuts pour lutter contre le cancer dont l'incidence ne cesse de progresser parmi la population. C'est ce qui a été annoncé jeudi matin lors de la journée de sensibilisation sur le cancer organisée par l'hôpital d'Oran à l'occasion de la Journée internationale de lutte contre le cancer qui coïncide avec le 4 février. La chef par intérim du service radiothérapie du CHUO, Bechkat Cherifa, a révélé en marge de cette journée que son service sera équipé d'ici 15 jours d'un scanner simulateur, un appareil de nouvelle génération pour des repérages en 3D qui permet une simulation du traitement des tumeurs. Elle a aussi annoncé la conclusion de deux conventions avec l'hôpital Henri Modor à Paris pour l'accompagnement de son service et la formation des médecins, manipulateurs et physiciens sur les deux accélérateurs linéaires qui seront installés d'ici fin 2016 après l'achèvement du chantier d'extension du service de radiothérapie. «Le chantier a atteint un taux d'avancement de 30%. La construction des deux bunkers qui vont accueillir les deux accélérateurs a été presque achevée. L'hôpital parisien Henri Mondor va nous accompagner pour la formation du personnel et des stages périodiques seront dispensés aux médecins et aux techniciens», confie notre source. Elle ajoute que son service a également conclu un jumelage avec le CHUO de Bordeaux et l'institut Bergonié qui est un pôle d'excellence dans la lutte contre le cancer en France, pour l'introduction la tomothérapie, une nouvelle approche spécifiquement dédiée au traitement des cancers. Cette approche innovante combine la production d'images par un scanner et la production de rayonnement thérapeutique par un accélérateur de particules. Le système permet la réalisation d'irradiations très complexes en améliorant les conditions de sécurité pour le patient. L'équipe médicale vérifie par scanner avant chaque séance en temps réel la position de la partie du corps siège de la maladie, et celle des organes sains qui l'entourent. Combinée à une planification extrêmement fine de la répartition des doses de rayonnements, la tomothérapie s'avère de grand intérêt pour le traitement de nombreux cancers dont la topographie particulière pourrait exposer à d'importants effets indésirables comme les cancers de la tête et du cou et de la colonne vertébrale, de l'abdomen et de la prostate, du tube digestif, et les cancers gynécologiques. Cette approche permettra aussi le traitement de certains cancers touchant les enfants. Le traitement nécessite une préparation d'environ 3 semaines et la durée de chaque séance de traitement est de l'ordre de 15 à 30 minutes. La même source a indiqué que son service recense entre 1.200 et 1.400 nouveaux cas de cancer par an. La plupart des cas concerne le cancer du sein, des poumons et du col de l'utérus. Selon les statistiques communiquées jeudi par des médecins chargés du registre du cancer d'Oran, plus de 19.180 cas de cancer ont été recensés entre 1996 et 2013 à Oran. L'incidence du cancer à Oran est de 158 cas pour 100.000 habitants contre 220 cas pour 100.000 habitants à Alger et 153 à Sétif. Sur les 19.180 cas recensés, 16,7% concerne le cancer des poumons et 9,9% de la vessie chez les hommes, alors que pour les femmes 35% des cas concernent le cancer des seins et 12% celui de col de l'utérus. Ces deux cancers totalisent, à eux-seuls, près de 50% des cas enregistrés chez la femme à Oran. Selon les mêmes statistiques plus de 4.1% des cas touchent les enfants, principalement des leucémies et des cancers de l'os. L'âge moyen d'atteinte par le cancer est de 52 ans chez l'adulte, 7 ans chez l'enfant.