De par sa position géographique, agrémentée par sa prestigieuse côte, Aïn El-Turck a été finalement retenue comme zone d'appui pour les jeux méditerranéens prévus en 2021 et dont l'organisation a été arraché au terme d'un sprint effréné avant la ligne d'arrivée, imposé par les autres candidats. Les commodités en termes d'établissements hôteliers et de restauration qui sont offertes dans cette ville ont également influé sur ce choix par rapport aux autres parties de la wilaya d'Oran. N'empêche cependant qu'il est important de s'interroger si la daïra d'Aïn El-Turck répondra aux attentes le jour J et contribura à la réussite de ce grand évènement. Abordés par Le Quotidien d'Oran, nombre d'observateurs de la place d'Aïn El-Turck n'ont pas caché leurs craintes en s'exprimant à ce propos. « Nous n'aimerions pas être la risée des délégations étrangères qui auront à visiter notre région. Nos responsables locaux sont désormais prisonniers d'un cas de conscience. Ils devront obligatoirement s'en libérer pour parer à une éventuelle débâcle », ont fait remarquer nos interlocuteurs. Cet état d'esprit ne reflète en réalité que la situation de déliquescence dans laquelle a commencé à s'embourber de plain-pied la daïra d'Aïn El-Turck ces cinq dernières années. Sa plaie hideuse qui agresse le regard du contemplatif s'identifie à travers l'alignement d'une multitude de masures hideuses, construites illicitement à même le sable avec du parpaing et de la tôle ondulée, tout au long de sa côte et même au sein de son tissu urbain. Son chef-lieu fait peine à voir avec ses boulevards, rues et esplanades publiques en piteux état. Les chaussées défoncées où toutes sortes d'obstacles hétéroclites entravent la circulation routière, sans pour autant susciter la moindre réaction. Le squat des trottoirs et de la voie publique par l'informel, les façades délabrées et les grandes superficies des chantiers à l'arrêt et/ou en somnolence, qui sont tapissées de carcasses de cannettes de bière et de tessons de bouteilles d'alcool dans cette commune côtière, censée être touristique, n'incitent certainement pas à l'optimisme. Les plages, où l'incivisme et sa fratrie n'ont pas eu à faire beaucoup d'efforts, sont également et malheureusement logés à la même enseigne avec les amoncellements de détritus et de déblais provenant des aménagements d'habitations, qui s'entassent depuis la nuit des temps au point de se transformer en de véritables décharges sauvages où les chiens errants glandouillent aux côtés des porcs sauvages. L'odeur pestilentielle « embaume » l'air iodé et incommode grandement l'odorat du plus imperturbable. Toujours est-il que, ne serait-ce qu'exclusivement pour cette circonstance, qui pèse de par son capital importance, le sens du devoir et de la vertu sont sollicités auprès des responsables locaux, qui sont appelés à faire preuve de plus de répondant et ce, dans le but de sauver les meubles en accordant leurs violons pour tenter d'enjoliver un tant soit peu l'image de cette région côtière qui, jadis, n'avait rien à envier aux illustres stations balnéaires du vieux continent.