La cruelle déchéance des plages, notamment celles relevant du chef-lieu de la daïra d'Aïn El Turck, ne cesse de s'aggraver au fil des jours dans l'indifférence totale de tout un chacun. Les amas d'une variété de détritus recouvrant de grandes superficies de sable, au même titre que les hideuses masures et autres extensions illicitement construites sur le sable également, ne semblent désormais plus émouvoir quiconque. Les émanations pestilentielles, qui se dégagent des ordures, entassées depuis des mois sur le sable, «embaument» l'air iodé et incommodent les riverains dont les maisons jalonnent les plages. L'incivisme et sa fratrie n'ont pas eu finalement à faire de grands efforts pour ajouter leur petit grain de sel à ce triste décor, qui semble s'être installé dans le temps et ce, au moment où les autorités de la wilaya d'Oran s'attèlent à concocter une campagne de sensibilisation pour l'entame des préparatifs des Jeux méditerranéens qu'organisera la capitale de l'Ouest en 2021. Toujours est-il que ce piteux constat a gâché une sortie d'oxygénation au bord de la mer pour les dizaines de familles et autres groupes de jeunes et moins jeunes, venus, lors du week-end, de la cité éponyme de Sidi El Houari et de ses localités limitrophes. La repoussante saleté des plages a fait réagir de nombreuses personnes, qui ont exprimé leur vif désappointement en dénonçant le laxisme ayant enfanté cette situation de déliquescence à l'extrême. «La dégradation des plages va crescendo. Cela a encore empiré depuis ma dernière visite en été. N'y a-t-il personne de conscient qui puisse être capable d'arrêter ce massacre à ciel ouvert ?», s'est interrogé avec dépit un quinquagénaire accompagné de sa famille, venus de la banlieue d'Oran pour faire profiter ses enfants d'un week-end ensoleillé au bord de la mer. Des riverains, abordés par le Quotidien d'Oran, sur la plage de la localité de Bouiseville, ont fait remarquer que «nous procédons régulièrement nous-mêmes au nettoyage et au ramassage des détritus sur notre plage pour le bien-être de tout le voisinage. Ces opérations de volontariat sont uniquement menées pour tenter d'effacer la déception sur les visages des adeptes du bivouac, plus particulièrement les étrangers, sur les plages. En réalité, cela fait bien longtemps que nous n'espérons plus une réaction de la part de nos responsables». D'autres interlocuteurs du village côtier de Cap Falcon et la localité de Corales ont déploré, en plus de la saleté ambiante de cette prestigieuse côte, ce qu'ils «ont qualifié de la bidonvilisation des plages dans leur lieu de résidence». Les interlocuteurs du Quotidien d'Oran ont été unanimes à revendiquer l'intervention le chef de l'exécutif de la wilaya d'Oran pour démêler cet écheveau. «Nous invitons le wali à effectuer une visite inopinée, sans protocole, dans n'importe quelle plage de son choix de cette daïra et ce, afin qu'il constate de visu la pitoyable déchéance de cette côte, qui suscite la consternation parmi toute la population».