Le quartet Arabie Saoudite, Russie, Qatar et Venezuela sont convenus, hier, de geler leur production à ses niveaux de janvier pour au moins stabiliser les prix dans un premier temps. Faut-il pour autant se réjouir de cette annonce ? Oui et non. Oui dans la mesure où c'est la première fois, depuis plus d'une année, qu'un accord, même bancal, a été trouvé entre les grands producteurs de pétrole, de quoi rassurer un tant soit peu les différents acteurs du marché pétrolier et arrêter la surenchère dans les productions respectives. Non, parce que tout le monde attendait une réduction et non un gel des seuils de production. Plombé par un excès de l'offre, le marché n'avait pas encore réagi hier à une annonce qui reste fortement tributaire de la réaction des autres grands producteurs de pétrole, Iran et Etats-Unis d'Amérique en tête de liste. Un deuxième round des négociations devra avoir lieu aujourd'hui entre Téhéran, Baghdad et Caracas pour sceller ce gel, condition sine qua non pour espérer voir les prix du brut remonter légèrement et surtout offrir des lendemains moins sombres pour le marché pétrolier. De l'aveu même du Saoudien Al-Nouaïmi, cette décision n'est que le début d'un processus évaluatif qui pourrait déboucher sur d'autres mesures à venir «nécessaires pour stabiliser le marché». Et Al-Nouaïmi de faire certainement allusion à une réduction, concertée entre l'Opep et les pays non-membres du Cartel, de la production. Ce gel, s'il venait à se confirmer sur le terrain, semble être la dernière chance des pays producteurs et exportateurs de pétrole qui allaient droit au mur. Mais pas question de crier victoire pour les experts qui estiment qu'en l'absence des Etats-Unis, cette mesure reste insuffisante pour résorber l'excès d'offre présent pour encore des mois sur un marché international frappé par une récession mondiale. Conséquence directe : «les prix devraient rester encore très bas à moyen terme», si l'on croit Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque. QUID DE L'ALGERIE ? LE PAYS DEVRA SE SOUMETTRE AUX DECISIONS DE L'OPEP ET GELER EGALEMENT SA PRODUCTION, UN ETAT DE FAIT QUI NE LUI DEPLAIRAIT PAS PUISQUE EN BUTTE A DE PLUS EN PLUS DE DIFFICULTES POUR PRODUIRE DAVANTAGE DEVANT L'EFFONDREMENT DES PRIX. L'ALGERIE QUI A MENACE DE BOYCOTTER LA PROCHAINE RENCONTRE DU CARTEL PREVUE A PARTIR DE JUIN PROCHAIN DEVRA REVISER SA COPIE ET ESPERER, ELLE QUI A PERDU SON ROLE SUR L'ECHIQUIER MONDIAL, QUE LES GRANDS PRODUCTEURS ARRIVENT A SE METTRE D'ACCORD. MAIS DE LA A ATTENDRE UNE EMBELLIE TRES PROCHAINE DES PRIX, IL Y A DU CHEMIN A PARCOURIR. L'AUTRE ENSEIGNEMENT A TIRER DE CET ACCORD ET QUE MEME SI RYAD ET MOSCOU SONT DIAMETRALEMENT OPPOSES DANS LA CRISE DE LA SYRIE, LES EXIGENCES ECONOMIQUES FINIRONT TOUJOURS PAR PRENDRE LE DESSUS.