Le conflit opposant, au sein de l'Union de wilaya de l'UGTA de Constantine, des responsables des Unions locales au secrétaire général de l'Union de wilaya, M. Rahma Boudjemaa, vient d'éclater au grand jour avec cette motion de retrait de confiance introduite contre ce dernier et décidée par les 2/3 des membres de la commission exécutive (CE) de wilaya réunis le 16 du mois en cours. En effet, selon le procès-verbal de constat établi par l'huissier de justice, document dont nous détenons une copie, 37 sur les 55 membres de la CE ont signé le retrait de confiance au secrétaire général de wilaya, lui reprochant d'avoir dévié des statuts et règlements de l'organisation syndicale et le rendant totalement responsable de la situation conflictuelle dans laquelle se trouve le syndicat à Constantine. Les membres de la CE frondeurs ont désignés 3 des leurs à la tête du secrétariat de wilaya jusqu'à la désignation d'un nouveau secrétaire général. Il s'agit des secrétaires des Unions locales, Bensaha Zoheir, Benhafed Rabah et Bilami Hamza, selon le document en notre possession. Rencontré jeudi en train de distribuer les convocations pour une conférence de presse qu'animeront des cadres de la CE le 22 février prochain, M. Amar Bessaou, membre de cette instance syndicale, nous a déclaré textuellement : «Nous avons appliqué à M. Rahma Boudjemaa les statuts et règlements de l'UGTA et nous considérons que celui-ci n'est plus secrétaire général de wilaya depuis le 17 janvier dernier quand il a refusé de convoquer une session extraordinaire de cette instance pour statuer sur la situation locale de l'organisation. Et c'était ce jour-là qu'une majorité des la CE a signé le retrait de confiance. Et cette décision a été communiquée à la centrale syndicale. Mais l'intéressé a continué dans son poste en prenant des décisions arbitraires d'exclusion des rangs de l'UGTA contre des syndicalistes. Nous signalons aussi que c'est la troisième procédure de retrait de confiance à M. Rahma que nous signons cette année», a ajouté M. Amar Bessaou. Toutefois, des syndicalistes que nous avons rencontrés le même jour, nous ont expliqué que les véritables raisons de ce conflit sont ailleurs. «Ce conflit est né lorsque le secrétaire général de wilaya a voulu procéder au renouvellement des Unions locales en application de l'article 204 du règlement intérieur qui stipule que ces instances doivent être renouvelées tous les 4 ans. Or, ces instances syndicales n'ont pas été renouvelées depuis plus de 10 ans et certains de leurs membres sont encore en poste depuis bientôt 30 ans !». Et c'est à ce moment, ont considéré nos interlocuteurs, que des secrétaires généraux d'Unions locales, suspendus de leurs postes pour certains d'entre eux, sont entrés en rébellion ouverte contre le secrétaire général de wilaya et ont réussi à mobiliser contre lui une partie des membres de la commission exécutive. Nous avons essayé, hier, de contacter M. Rahma Boudjemaa, mais toutes nos tentatives ont échoué. En tout cas, ce dernier nous a confié récemment, bien avant l'apparition de ce «malaise», qu'il allait s'attaquer à un gros morceau, le renouvellement des Unions locales en l'occurrence, et il savait pertinemment que cela devrait susciter un vent de mécontentement. Mais, vaille que vaille, la procédure est engagée en étroite collaboration et concertation avec la centrale syndicale, avait-il relevé dans ce sillage.