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Le Hezbollah décrété «organisation terroriste»: L'Algérie se démarque
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 05 - 03 - 2016

En décrétant le Hezbollah libanais que dirige Hassan Nasrallah, organisation terroriste, les monarchies du Golfe participent à faire d'Israël une entité comblée.
L'Algérie s'en est officiellement démarquée au non de « la non-ingérence ».
La guerre entre les pays du Golfe et la République islamique d'Iran prend de nouvelles et dangereuses dimensions. Après l'exécution l'année dernière d'El Nimr, imam de la branche chiite dans le royaume saoudien, les monarchies du Golfe ont franchi un pas encore plus marqué de la fitna en décidant de classer le Hezbollah libanais de Hassan Nasrallah comme organisation terroriste. Les membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG) l'ont fait la semaine dernière quand la Ligue arabe réunissait à Tunis, le conseil des ministres de l'Intérieur de ses pays membres. Soutenu, financé et armé par l'Iran, le Hezbollah est un mouvement de lutte contre la colonisation israélienne des territoires arabes particulièrement du Liban. C'est en effet, avant tout, le bras armé de la résistance libanaise contre Israël. C'est pratiquement l'un des rares mouvements de libération qui a survécu aux représailles de l'entité sioniste et qui continue de la combattre militairement sur des fronts très sensibles. Le Hezbollah a gagné des guerres contre l'armée israélienne dont les moyens logistiques sont pourtant redoutables. Le Sud-Liban est la seule contrée qui tient tête militairement à Tel-Aviv depuis que les éléments du Hezbollah activent dans ces territoires et à ses frontières. Le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale avait déclaré qu'«il y a lieu de rappeler, d'abord, que le Hezbollah est un mouvement politico-militaire qui fait partie du paysage social et politique du Liban et qui participe aux équilibres fragiles patiemment et laborieusement négociés dans ce pays, notamment en vertu des Accords de Taëf, auquel il a été partie prenante ».
L'Algérie entre conseil et avertissement
Ramtane Lamamra met en avant les principes de base de l'Algérie et souligne que «toute décision concernant ce mouvement doit donc émaner des Libanais eux-mêmes. L'Algérie, pour qui la non-immixtion dans les affaires internes des autres pays est l'un des principes directeurs de sa politique étrangère, s'interdit toute interférence dans ce dossier et refuse de s'exprimer en lieu et place des Libanais dans une affaire qui les concerne d'une manière exclusive ». C'est ce qui pousse l'Algérie à faire remarquer par la voix de son ministre qu'« il est clair que ce mouvement, membre de la coalition gouvernementale et acteur au niveau du Parlement libanais dans lesquels il compte de nombreux représentants, a lui également le devoir de ne pas s'ingérer dans les affaires des autres et d'éviter toute implication dans la déstabilisation de son environnement. Il est évident que « l'avertissement » d'Alger ne s'adresse pas uniquement au Hezbollah mais aussi à l'Iran qui arme les mouvements de son obédience ainsi qu'aux monarchies du Golfe qui ont décidé de régenter le Moyen-Orient selon leurs propres visions et visées. Leur décision de traiter le mouvement de Hassan Nasrallah d'organisation terroriste constitue une véritable ingérence dans toute la largeur du terme mais aussi une offrande arabe aux Israéliens. Les médias de Benyamin Netanyahu en ont fait un événement d'une grande importance qui vient s'ajouter ainsi à toutes les manœuvres secrètes que les princes et émirs arabes du Golfe entretiennent depuis de longues années avec les dirigeants sionistes, comme l'attestent les plus grands analystes. Il n'est plus aucun doute que cette partie du monde arabe abdique aujourd'hui officiellement sous les pressions qu'Américains et Israéliens exercent sur elle pour lâcher définitivement les Palestiniens et considérer leur cause caduque.
Accord «sincère»
ou leurre géostratégique ?
Aujourd'hui, les feuilles de routes sont tout autres que de soutenir un peuple qui demande sa libération et celle de ses territoires d'un colonialisme féroce et barbare. Les pays du Golfe ont, par la même occasion, crédité officiellement la thèse de la scission entre chiites et sunnites que les Israéliens entretiennent depuis toujours pour semer l'anarchie au sein du monde musulman et l'empêcher de se constituer en force de persuasion capable de faire avorter les stratégies occidentales de sa fragmentation.
A travers le Hezbollah de Nasrallah, les monarchies du Golfe ont en point de mire la fragilisation de l'Iran, notamment depuis qu'il a réussi à arracher l'accord du nucléaire aux puissants de ce monde. Ils ont d'ailleurs réuni la Ligue arabe pour le dénoncer et pour se plaindre du fait qu'ils n'aient pas été associés aux négociations qui s'étaient déroulées pendant de longues années entre l'Iran seul, et les 5 Etats puissants de ce monde, en plus de l'Union européenne. C'est certain que les monarques du Golfe ne pensaient pas que les 5+1 allaient s'avérer lâcher du lest devant la persistance de l'Iran à détenir le nucléaire. Les Iraniens ont bien eu leur accord même si l'Occident continue de scruter leur moindre geste. Au regard des évolutions des situations dans la région et l'agitation des monarchies du Golfe, notamment leur constitution en force militaire au Yémen et ailleurs, il n'est d'ailleurs pas exclu que les 5+1 aient accepté de signer pour provoquer l'embrasement de la région et entretenir le déchirement entre chiites et sunnites… L'accord sur le nucléaire pourrait ne s'avérer alors qu'un leurre géostratégique.
Nouvelle escalade des monarchies contre Téhéran
Ce qui est étonnant, ce n'est qu'après la signature officielle de l'accord en question et le début de la levée progressive de l'embargo occidental sur l'Iran que les monarques arabes se sont rendus compte qu'ils se sont faits avoir. L'Egypte est mise en avant au sein de la Ligue arabe pour rappeler qu'elle avait signé, il y a quelques années, un accord avec l'Iran sur la dénucléarisation du Moyen-Orient. Ce qui laisse les pays du Golfe en réclamer un nouveau -pour eux- pour se mesurer à l'intransigeance de l'Iran de céder aux Occidentaux ses parts d'influence, voire ses pouvoirs dans la région. Leur décision d'insérer le Hezbollah dans la liste des organisations terroristes est une nouvelle forme d'escalade contre la résurgence de l'Iran comme force de frappe susceptible de bousculer leurs intérêts. Ils pensent en même temps déstabiliser davantage le président syrien et les Houthis du Yémen (où la partition tribale se dessine.) Ils n'ont pas cherché à peser les conséquences de leur décision sur un pays comme le Liban qui pullule de terroristes et qu'Israël pourra à tout instant instrumentaliser. Les choses au Moyen-Orient ne sont pas simples. Il suffit qu'il leur soit retiré ou rajouté un élément pour que tout l'édifice sombre dans le chaos. Il a été ainsi à chaque fois que les bases arrières du combat contre l'hégémonisme d'Israël sur la région sont déstabilisées.
De leur jeu sordide sur les tendances baissières du prix du pétrole, les pays du Golfe les plus en vue passent à l'exécution de plans déstabilisateurs de la moindre force qui risque de tenir tête à l'entité sioniste. Les dés sont jetés et les jeux occidentaux se font au fur et à mesure qu'ils gagnent le soutien des Arabes. Reste à en guetter les conséquences sur le Liban, la cause palestinienne et l'enlisement de la Syrie de Bachar El Assad dans les tréfonds de la guerre civile.
Risque de confrontation des «empires»
La Ligue arabe est attendue aujourd'hui plus que tout autre moment, pour réagir contre ces tentatives de désarticulation de la résistance aussi infime soit-elle, contre la colonisation israélienne des territoires arabes. Les pays réfractaires à la décision des pays du Golfe, comme l'Algérie et la Tunisie, devront la pousser à réagir promptement.
A moins d'activer sérieusement l'Organisation de la conférence islamique (OCI) pour y inclure l'Iran et d'autres pays musulmans non membres de la Ligue arabe.
L'Algérie n'est pas à son premier point fort qu'elle accorde à la résistance arabe contre l'occupation sioniste. Elle a toujours été à l'avant-garde des pays qui, par un moyen ou un autre, soutiennent fortement les mouvements de libération de la Palestine, y compris le Hezbollah libanais.
Mais les temps ont changé de nombreuses donnes et les pays du Golfe, en premier le Qatar, sont aujourd'hui plus des prestataires de services pour le compte des Etats-Unis que des Etats souverains capables de concilier les frères ennemis. « L'Algérie continuera, pour sa part, à agir pour éviter les dissensions et renforcer la solidarité entre les pays de la sphère arabo-musulmane », tente de rassurer le MAE.
Il ne suffit pas alors à l'Algérie comme aux autres pays arabes «insoumis» aux feuilles de route occidentales, de se démarquer des agissements des monarchies du Golfe.
Ceci, même s'il est dur d'éviter que la désunion du monde musulman ne se fait pas par la force des armes. Et bien que l'Arabie saoudite, entre autres, a déjà franchi le pas dans ce sens, il n'est jamais trop tard pour éviter la confrontation des «empires» comme le veut Israël.


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