Le phénomène de la violence dans nos stades continue d'atteindre des proportions alarmantes et dangereuses. Vendredi dernier, c'est en petite Kabylie que la bête immonde a encore frappé à l'occasion de deux rencontres de football, l'une opposant le CR Village Moussa à l'USM Annaba, et l'autre entre la JSM Béjaïa et l'OM Arzew. Plusieurs blessés dont des policiers et même des joueurs ont été déplorés. Naguère réputée paisible, la ville côtière de Jijel a vécu, le temps d'un après-midi, un climat de terreur provoqué par des groupes de hooligans appartenant aux deux équipes. Selon des témoins, les scènes de violence sont apparues avant même le coup d'envoi de la rencontre lorsque les belligérants se sont affrontés à l'intérieur du stade Colonel Amirouche à coups de pierres. Dépassé par la tournure prise par les événements, le service d'ordre a cru maîtriser la situation en évacuant les supporteurs adverses, qui se sont déplacés en grand nombre à Jijel, de l'enceinte sportive. Mais d'après toujours des témoins, les choses ont empiré quand un groupe de voyous annabi s'est mis à saccager les véhicules stationnés aux abords du stade. Il a fallu cette fois l'intervention très musclée des forces de l'ordre pour mettre fin à ces scènes de casse et de pillage dont ont étaient victimes des personnes qui n'avaient rien à voir avec ce match pour le compte de la 19e journée du championnat de division amateur groupe Est. Ce n'était pas fini, puisque le match en question qui avait débuté avec 30 minutes de retard, a été arrêté en seconde période par l'arbitre suite à un envahissement du terrain des supporteurs locaux suite à une décision de l'arbitre d'accorder un penalty aux visiteurs, alors que la formation de village Moussa menait sur le score d'un but à zéro. S'en est suivie alors une mêlée indescriptible marquée par des scènes d'une rare violence dont ont été principalement victimes l'arbitre de la rencontre et le délégué du match, lesquels ont été évacués directement vers l'hôpital. Plusieurs joueurs, notamment de l'équipe adverse ont été également blessés, alors qu'un joueur annabi aurait quant à lui agressé un joueur adverse avec une arme blanche. Un peu plus loin à Béjaïa, soit à 90 kilomètres, les nerfs ont également lâché au stade de l'Unité Maghrébine qui abritait un match banal de Ligue 2 entre la JSM Béjaïa et l'OM Arzew. Mécontents de voir leur équipe sur le point d'enregistrer une nouvelle défaite après le deuxième but de l'OMA, les supporteurs du club de Yemma Gouraya ont semé la pagaille dans le stade en allant jusqu'à arracher les nouveaux sièges pourtant récemment installés pour les jeter sur la pelouse. Ce qui a conduit l'arbitre à interrompre le match à deux reprises. Les choses auraient pu en rester là, mais plusieurs fans ont décidé d'étendre les mêmes scènes de violences dans les rues de la ville causant plusieurs dégâts matériels importants d'après des informations concordantes.