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Crise migratoire : L'hypocrite offre europeenne à la turquie
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 22 - 10 - 2015

Face à la crise migratoire, l'Europe sollicite l'aide de la Turquie en contrepartie d'une hypothétique admission au sein de la famille européenne. Hypocrite offre à un pays qui accueille déjà 10 fois plus de réfugiés que toute l'Europe réunie. Et pas que…
Ainsi donc, l'Union européenne (UE) s'oblige dans sa relation avec la Turquie à une attitude moins snob, plus pragmatique en cet automne 2015. Bruxelles sollicite Ankara dans la gestion de la crise des migrants. Bruxelles anticipe sur la difficulté de sa demande à Ankara et ressort l'appât de la négociation pour admettre la Turquie comme membre de la famille européenne. Pour l'effet de l'annonce, L'UE promet 3 milliards d'euros d'aide à la Turquie, une facilitation des procédures de visas pour les citoyens turcs et d'autres «cadeaux» diplomatiques. Et la question est : cette soudaine main tendue à la Turquie pour être membre de l'UE est-elle sincère, vraie ? Nul doute que le gouvernement turc n'y croit pas tellement, mais saisira cette occasion pour replacer son pays dans l'équation géopolitique qui se joue dans la région. Et il en a les moyens par sa position à la fois de «pont» et lien géographique entre l'Europe et l'Orient et de membre, par ailleurs, de l'Alliance atlantique (Otan), comme les autres pays de l'UE, et bien d'autres organisations européennes civiles. Cela suffira-t-il à la Turquie d'intégrer la famille de l'UE comme membre à part entière ? L'interrogation est légitime, tant la Turquie est liée à l'Europe par un accord douanier (libre échange économique) depuis 1963, sans que cet avantage ait pu peser dans la candidature Turque à l'adhésion enregistrée depuis 1999. Les négociations d'adhésion à l'UE ne purent commencer qu'en 2005 pour être interrompues à deux reprises en 2010, puis 2013. Les raisons ? Le refus d'Ankara de reconnaître l'indépendance de l'île de Chypre (membre de l'UE) ainsi que les griefs qui lui sont reprochés quant au traitement de la question kurde, les libertés individuelles et collectives (liberté de presse, liberté d'association, etc.) Cependant, au-delà de ces questions purement politiques, le débat a été très clivant, parfois violent au sein de la société européenne, comme entre les gouvernants européens sur la compatibilité de la société turque et la société européenne : un pays de 75 millions d'habitants à très large majorité musulmane peut-il s'intégrer à la nature culturelle, cultuelle et sociétale de l'Europe ? L'ex-président français, Nicolas Sarkozy, alors au pouvoir entre 2007 et 2012 a répondu ouvertement par la négative et s'est engagé à faire barrage à l'entrée de la Turquie dans l'union européenne. Sachant que l'admission d'un membre requiert le vote à l'unanimité des autres membres de l'Union, la Turquie ne s'est pas faite d'illusion sur sa candidature. Il suffit qu'un seul membre de l'Union vote contre pour refuser son entrée dans la famille européenne. Et les adversaires sont nombreux : France, Allemagne, Autriche, Danemark, Pays-Bas etc. Les négociations d'adhésion sont restées au chapitre 13 sur les 35 à négocier. Et lorsque les Turcs constatent que les ex-pays de l'Europe de l'Est ont été admis, y compris par vague de 10 pays à la fois, alors qu'ils ne remplissaient pas, autant que la Turquie, les critères d'adhésion sur plusieurs chapitres, le doute n'est plus permis : le vrai frein de l'entrée de la Turquie dans l'UE est la nature musulmane de sa société.
D'ailleurs, combien de chefs d'Etats, d'intellectuels, de philosophes et de personnalités nationales n'ont-ils pas évoqué l'incompatibilité de la société turque avec les «valeurs» judéo-chrétiennes de l'Europe ? Le caractère laïc de l'Etat turc ne représente pas, selon eux, une garantie suffisante pour l'intégration du peuple turc à celui de l'Europe. Du coup, l'autre question est inévitable : quelle est la portée politique de l'annonce par l'Europe, à la faveur de la crise migratoire, de la reprise des négociations avec la Turquie pour son adhésion à l'Europe ? Est-elle sincère, possible ? Le président turc, Tayepp Erdogan, a réservé sa réponse face à la chancelière allemande, Angéla Merkel, qui lui a rendu visite lundi dernier. Le chef du gouvernement à lui de son côté qualifié l'offre européenne (3 milliards d'euros et facilité de visas) comme un «affront» à la Turquie. Et il a raison, tant son pays, au-delà de l'accueil de plus de 2 millions de réfugiés syriens et 500.000 irakiens, est confronté à une guerre à ses frontières et au terrorisme de Daech sur son propre territoire. Surréaliste, la logique européenne : elle demande à la Turquie de contenir tous les réfugiés de guerres et de misères sur son sol, bien qu'elle en accueille déjà beaucoup plus que les 28 pays européens réunis.
Le spectacle des réfugiés traités comme des bêtes aux frontières externes de l'Europe (Slovénie, Croatie) et la construction de barrages de fils de fer barbelés en Hongrie, Pologne, ne suffisent pas à la «honte» de l'Europe pour aller oser demander à la Turquie de les aider à contenir l'arrivée de réfugiés d'une guerre qu'elle mène avec ses avions, y compris à partir du ciel turc. Et puis, concédons à l'Europe sa sincérité quant à «adhésion de la Turquie sur le moyen terme à l'Union européenne». Dans ce cas, les réfugiés en Turquie d'aujourd'hui deviendront de fait des réfugiés dans l'UE. A moins de croire encore à leur retour massif dans un proche avenir. A bien des égards, le gouvernement turc dispose maintenant d'une nouvelle «arme», celle de cet exode migratoire pour arracher davantage de concessions politiques et économiques à l'Europe et rehausser sa position géostratégique dans la région du Proche et Moyen-Orient. L'histoire, si elle ne se répète pas, n'est jamais loin du présent auquel elle se rappelle : Il y a 2 400 ans, Alexandre le Grand, Macédonien de Grèce avait conquis des royaumes entiers de tout l'Orient jusqu'aux frontières de l'Inde et mourut jeune à l'âge de 32 ans (356 323 av J-C) à Babylone (Irak). Son rêve de réunir et faire cohabiter les cultures d'Occident et d'Orient dans un ensemble géographique commun est toujours d'actualité. Il est enterré à Istanbul, en Turquie.


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