Une rencontre au sommet entre les chefs d'Etat et de gouvernements des Etats membres de l'Union européenne avec les dirigeants turcs se tiendra aujourd'hui à Bruxelles. Au menu : le renforcement de la coopération de l'Union avec la Turquie dans la gestion de la crise migratoire. Car si depuis janvier, plus de 700.000 migrants ont gagné l'Europe depuis la Turquie, le pays accueille aussi plus de 2 millions de réfugiés et demandeurs d'asile. La décision de tenir une réunion entre les 28 dirigeants de l'UE et la Turquie fait suite à une série de pourparlers à haut niveau entre la Commission européenne et la Turquie, ainsi qu'à plusieurs rencontres bilatérales entre le président du Conseil de l'Europe Donald Tusk, le président turc Reccep Tayyep Erdogan et le Premier ministre Ahmet Davutoglu qui sera l'hôte de ce sommet. Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a maintenu ce rendez-vous malgré la menace terroriste « possible et vraisemblable » qui continue de peser sur la capitale belge. L'objectif est d'entériner le « plan d'action » déjà négocié par la Commission européenne avec la Turquie, qui liste une série d'engagements, comme celui par les Turcs de rendre leur frontière avec l'UE plus étanche et de réadmettre davantage de migrants illégaux l'ayant franchie. Le sommet devrait aussi graver dans le marbre les 3 milliards d'euros que les Européens sont prêts à débourser pour aider les Turcs à faire face à l'afflux de réfugiés sur leur sol. En outre, l'ouverture de nouvelles étapes dans les négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne sera à l'ordre du jour du sommet, selon la Commission européenne. Le ministre turc des Affaires européennes, Volkan Bozkir, avait annoncé jeudi dernier que le chapitre 17 des négociations qui porte sur l'économie et la politique monétaire s'ouvrira à la mi-décembre, soit deux semaines après le sommet de Bruxelles sur la crise migratoire. Depuis 2013, les négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE stagnent en raison des réserves européennes en matière de respect des droits de l'homme et de l'Etat de droit. Les tensions entre Turquie et Russie « vont encore compliquer un dialogue déjà difficile entre l'UE et la Turquie », note Ian Lessern, expert au German Marshall Fund à Bruxelles. Concernant la libéralisation du régime des visas imposés aux Turcs par l'UE, cette mesure pourrait intervenir dès juillet 2016, selon le Premier ministre turc qui a déclaré que la Turquie a exigé l'abolition des visas Schengen et a reçu une réponse positive.