Selon le secrétaire général de la wilaya de Constantine, 450 agents employés à la commune de Béni H'midène émargent sur le budget communal et sont appointés mensuellement, " tout en restant chez eux, sans fournir aucun travail en contrepartie ", avait répliqué M. Abdelkhalek Sayouda, hier, à la réunion du conseil de wilaya, en réponse au président de l'APC de cette collectivité locale qui s'était plaint, dans son rapport, de ne pas disposer de ressources humaines nécessaires pour faire marcher la commune, signalant que celle-ci ne dispose que de 36 agents. Le SG de la wilaya a signalé au maire qu'il s'était déplacé le 19 mars dernier à Béni H'midène dans le cadre de la célébration officielle de la fête de la victoire dans cette commune et avait constaté une situation déplorable à l'intérieur de la ville et que le prétexte du manque de ressources humines n'est pas fondé. " Et pour cause, a-t-il lancé au maire, vous disposez d'une armée d'ouvriers qui émargent à l'APC sans rien faire ". " Et ceux qui sont payés tout en restant chez eux, vous les oubliez ? ", a-t-il apostrophé. Et M. Sayouda de faire un petit calcul pour démontrer au maire que le chiffre qu'il a avancé est bien faux et que, en réalité, il n'y a pas de problème de ressources humaines dans sa commune. Sur un autre plan, le président de l'APC de Béni H'midène a été amené à dresser un état du patrimoine de la commune et a signalé à ce sujet que de nombreux locaux sont occupés par des citoyens, de gros commerçants, qui ne payent pas le loyer dérisoire appliqué suivant les anciens tarifs qui datent de plusieurs décennies. Et dans ce cadre, le maire a cité le cas de quatre hangars loués à des commerçants qui les exploitent sans aucun document réglementaire de location. Pire encore, a dit le maire, ces commerçants n'ont pas voulu verser les arriérés de loyers qui s'accumulent depuis 2013. " Nous les avons estés en justice ", a affirmé le maire. Et c'est justement cette remarque qui a eu le don de mettre en colère le wali, qui était rentré à ce moment-là dans la salle de réunion. Le chef de l'exécutif est tombé alors à bras raccourcis sur le maire et son secrétaire général en les accusant de " bradage du patrimoine de la commune " qui est cédé, presque au dinar symbolique, à des commerçants qui plus est ne payent pas leurs loyers ! " Ce n'est pas possible, s'est écrié le wali, que ces marchands qui gagnent des millions par jour ne payent aucun centime de loyer à la commune pour les locaux qu'ils exploitent ". D'autre part, a fait remarquer le SG de la wilaya, on constate que dans la plupart des cas, ces commerçants sont des fournisseurs de services, de marchandises à la commune. Et lorsqu'il s'agit de leur argent ils tapent sur la table et se font payer jusqu'au dernier centime. " Et malgré tout, enchaîna le wali, les responsables de la commune ne bougent pas. Cela s'appelle de la dilapidation des biens de la commune. Je me demande qu'est-ce que vous avez fait de la dernière instruction du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales quant à la valorisation du patrimoine de la commune ", a fait observer le wali. Et de lancer: " Il y a une complicité quelque part ! On m'a signalé que les kiosques de la commune sont dans le même cas, l'abattoir communal, des logements de la commune loués à 820 dinars dans des écoles rurales, 900 et jusqu'à 1000 dinars le mois dans la commune centre, etc. Pourquoi n'avoir pas consulté l'OPGI pour vous donner les prix de référence à la location ? ", A-t-il demandé encore aux rapporteurs. Et à la fin, le directeur de l'action sociale et des cadres de la wilaya ont été chargés d'une mission d'inspection dans cette commune pour examiner tous ces problèmes et faire un rapport au wali.