Le maire d'Oran, M. Boukhatem Noureddine a donné, hier, instruction pour l'ouverture d'une enquête administrative sur la procédure de lancement du marché relatif à la réhabilitation de la salle Marhaba' (ex Escurial). A noter que ce marché déjà attribué à un soumissionnaire, reste toujours à la case de départ, vu que le soumissionnaire, en question, a fini par se désister. Une défaillance qui a levé le voile sur la procédure de lancement de l'avis d'appel d'offres, effectué, selon des membres de l'exécutif « sur un support médiatique qui n'a presque aucune audience », ce qui a eu comme effet de « limiter le nombre de soumissions sérieuses » et de fausser complètement le principe de concurrence. C'est dans ce contexte donc, que les responsables de la Division de la Réglementation générale (DRG) de la commune d'Oran et du service du Contentieux ont été saisis officiellement, par le maire, pour diligenter une enquête administrative, afin de mettre toute la lumière sur les procédures de lancement et d'attribution de ce marché. Pour rappel, c'est sur instruction du maire d'Oran, que des travaux d'aménagement sont prévus à la salle Marhaba pour redonner vie à cet espace, situé en plein cœur d'Oran, à l'abandon, depuis plus de deux années. Selon des sources proches de la commune d'Oran, une enveloppe de près de 6 milliards de centimes a été débloquée du budget communal, pour la concrétisation de ce projet. Nos sources indiquent que le président de l'APC a insisté sur le choix d'une entreprise spécialisée en matière de restauration, pour garder son aspect architectural qui sied à l'environnement immédiat, constitué essentiellement d'immeubles datant de l'ère coloniale. Situé sur la rue Emir Abdelkader, la salle Marhaba , a été durant plusieurs années, un endroit de prédilection pour les amoureux du 7ème Art et spécialement les férus des films hindous. L'édifice qui est, aujourd'hui, livré à lui-même, tombe en décrépitude. Murs fissurés, hall jonché par les ordures, façade défraîchie un spectacle désolant pour un édifice qui a marqué l'histoire du cinéma à Oran. Il faut savoir qu'une première opération de restauration avait été réalisée, au début des années 90, grâce aux efforts du défunt dramaturge Abdelkader Alloula et de feu Malki Noureddine ex directeur de la Culture et président de l'Association culturelle de la ville d'Oran ACVO. Les travaux effectués, à l'époque, avaient permis de rénover la grande salle pour les spectacles musicaux alors qu'au niveau des balcons, une scène pour les répétitions avait été ouverte pour les troupes de Théâtre amateur. La salle qui abritait, aussi, les services de l'ACVO, accueillait de nombreuses associations culturelles qui y avaient élu domicile. Malheureusement, à la fin des années 90, la salle a été fermée pour d'autres travaux, avant d'être complètement abandonnée. Et depuis, ce joyau qui fut édifié durant l'ère coloniale, tombe en ruine. A l'instar de la salle Marhaba, à a même époque la salle Souiyah El Houari ex GeorgesV, située sur la rue Larbi Ben'Mhidi, a été aussi restaurée et rouverte aux associations culturelles, avant d'être abandonnée et fermée à son tour. Il y a quelques années, avec l'avènement du Festival d'Oran du film arabe, les autorités publiques avaient décidé de redonner de l'importance aux infrastructures culturelles de la wilaya restées marginalisées, depuis des années. A ce titre deux autres salles, appartenant à la commune d'Oran, ont fait l'objet de réhabilitation, à savoir les salles de cinéma « Es-Saâda » et « El Maghreb ». La tenue de ce Festival international à Oran, avait relancé le débat autour des salles de cinéma, à Oran. Un sujet qui a fait couler beaucoup d'encre. En effet, sur la cinquantaine de salles héritées de l'ère coloniale, celles qui offrent, aujourd'hui, des spectacles pour les amateurs du 7ème Art se comptent sur les doigts d'une seule main car le laisser-aller des pouvoirs publics a fait que plusieurs salles de cinéma ont été vouées à la dégradation, après leur fermeture, alors que d'autres ont complètement changé de vocation pour être reconverties en locaux commerciaux. La majeure partie de ces salles menacent ruine, alors que d'autres ont, complètement, disparu du paysage de la ville.