Bien que le cancer de la prostate soit de plus en plus fréquent en Algérie, son incidence reste néanmoins faible comparativement aux pays riches. Mais du point de vue de la mortalité, notre pays enregistre un taux élevé toujours en comparaison avec les pays développés. Le diagnostic tardif est à l'origine de cette situation : la moitié des malades arrivent avec un cancer à un stade avancé. Les statistiques font état de la survenue de 5.000 nouveaux cas de cancer de la prostate chaque année en Algérie. C'est ce qu'a affirmé hier le professeur Kamel Bouzid, chef de service oncologie médicale du CPMC, lors d'une séance de formation destinée aux journalistes. Une formation suivie par un symposium sur le lancement d'un nouveau produit en Algérie « Jevtana », pour le traitement du cancer de la prostate, présenté par le groupe Sanofi. Il est vrai que l'incidence du cancer de la prostate en Algérie est faible par rapport aux pays développés, mais selon le professeur Mahfouf Hassen, cette incidence a triplé de 2006 à 2010, par le fait de l'allongement de la durée de vie. Les oncologues alertent en affirmant que le cancer de la prostate sera beaucoup plus fréquent dans 10 à 20 ans, par le fait que le processus d'inversement de la pyramide des âges est engagé. Les oncologues ont affirmé que le cancer de la prostate constitue la troisième cause de mortalité après le cancer du poumon et le cancer colorectal chez l'homme. Les spécialistes recommandent de consulter un médecin à partir de 50 ans pour un diagnostic individuel. Et à partir de 40 ans pour des personnes ayant des antécédents familiaux. C'est-à-dire ceux ayant deux ou trois personnes de la famille ayant un cancer de la prostate. Le Pr. Bouzid a affirmé que 10% des personnes atteintes ont des antécédents familiaux liés à cette maladie. Pour les oncologues, un toucher rectal et des analyses « un dosage du PSA » sont recommandés chaque année à partir de 50 ans, à titre préventif. Et surtout pour diagnostiquer précocement la maladie. Si l'alimentation riche en graisses pourrait, toutefois, être un des facteurs provoquant le cancer de la prostate, le tabac augmente à son tour le risque de ce type de cancer. Le Pr. Larbaoui Blaha, chef de service oncologie au CAC d'Oran, a affirmé que le tabac augmente le risque des cancers des poumons, des cancers colorectaux, de prostate et de la vessie chez l'homme. Il recommande de mener une campagne non-stop pour lutter contre le tabagisme à titre préventif.