La revalorisation des biens culturels, immobiliers et immatériels, un sujet que vient d'aborder une journée d'étude organisée par l'office national de gestion et exploitation des biens culturels protégés en clôture du mois du patrimoine (18 avril-18 mai). La problématique était de savoir comment et quel rôle économique auront toutes les richesses archéologiques, monuments et sites que recèle la région de Tébessa, notamment pour ce qui est tourisme culturel ou religieux. Entre vœux pieux et réalité, la marge est vaste lorsqu'on sait dans quel état sont aujourd'hui ces nombreux monuments et sites archéologiques d'une valeur historique telle que tout un chacun se demande pourquoi ils sont si dégradés et abandonnés. Comment rendre utiles toutes ces richesses architecturales, les valoriser et attirer les visiteurs pour en faire une ressource économique et financière ? Alors qu'on est incapable de les préserver de l'action néfaste d'un environnement humain hostile en dépit des campagnes de sensibilisation. La muraille byzantine, l'arc de triomphe dit de Caracalla ou encore l'amphithéâtre romain, sont autant d'exemple de monuments jetés en pâture à des agressions en continu. A titre d'exemple, citons le cas de l'arc de triomphe dédié à l'empereur Caracalla qui continue de nos jours d'être l'objet d'actes d'incivisme caractérisés, entassement d'ordures dans son périmètre. Au même moment, cette porte unique en son genre est proposée à être classée au patrimoine universel !!! Des monuments classés, mais très peu préservés. Et aujourd'hui, on reparle de revalorisation de ces biens, une nouvelle stratégie adoptée par le département ministériel de tutelle. C'est-à-dire, investir dans le secteur de la culture, dont le tourisme culturel, exploiter ce créneau pour faire de Tébessa une destination touristique de premier rang. Mais la protection des sites archéologiques pose problème avec tous les travaux d'aménagement urbain et les équipements publics qui parfois se font au détriment de certains monuments. D'autres entraves d'ordre juridique surgissent, car ces vestiges historiques se trouvent souvent sur des propriétés privées. La wilaya de Tébessa est, dit-on, un véritable musée à ciel ouvert et toutes les études et écrits scientifiques de chercheurs étrangers réalisés en attestent. Les sites d'Oued Djebanna, Tazbent, Gastel et ses nécropoles, Aïn Thour et sa gravure rupestre qui remonte à quelque 6.000 ans avant J.-C. Alors, quelle politique choisirons-nous pour que ce parc archéologique diversifié englobant diverses civilisations redevienne source de richesse ?