Pas seulement pendant la période du ramadan, l'abattage clandestin est devenu une pratique courante tout au long de l'année. Depuis le début de ramadan de nouveaux étals sauvages ont fait leur apparition dans certains marchés de la ville et des quartiers et, surtout, dans les douars périphériques qui ceinturent la ville d'Oran, notamment à Hassi Bounif et Hassi Ben Okba, Douar Bodujmaâ à l'est de la ville. Les prix varient entre 900 pour la viande d'agnelles et 1.100 dinars le kilo pour la viande d'agneau. Attirés par des prix plus à leur portée, les gens ont tendance à s'approvisionner dans ces lieux. Les conditions d'abattage y sont, pourtant, en deçà de toutes les normes d'hygiène requises. Cette année encore, les brigades de contrôle doivent mener une lutte continue contre l'abattage clandestin par la multiplication des inspections des boucheries et autres endroits de vente de la viande, le contrôle des établissements de manipulation des denrées animales et d'origine animale, des moyens de transport de ces denrées et le respect de la chaîne de froid, conformément au dispositif mis en place à la veille du mois sacré. Dans le but de créer un point réglementé pour l'abatage et lutter contre l'abatage clandestin qui prend de l'ampleur, des abattoirs sont en cours de réalisation dans la localité d'El-Kerma. Ces nouveaux abattoirs seront situés à proximité du marché de gros des fruits et légumes et du marché à bestiaux. Ils auront une capacité de traitement de 1.600 têtes par jour, avec un système d'abattage semi-automatique devant répondre à 100% des besoins en viande rouge de la wilaya d'Oran et à 60% des besoins des wilayas limitrophes. Il s'agit d'un créneau alimentaire stratégique pour la wilaya d'Oran, en lien avec la santé de la population et de la qualité de vie, quand on connaît aujourd'hui le non-respect de l'itinéraire technique. A ce titre, le wali d'Oran a annoncé que les anciens abattoirs municipaux d'Oran, datant de la période coloniale, sont condamnés à la fermeture une fois que ce projet démarrera ses activités. Initié dans le cadre du programme de développement de la wilaya, ce projet d'investissement de 1,42 milliards de DA a bénéficié des avantages de l'ANDI. Il devra générer 197 emplois directs et le double en termes d'emplois indirects. Le projet sera livré dans un délai de 10 mois. Il sera doté d'un complexe froid d'une capacité de 90.000 m3, soit 2.500 carcasses de bovins et de 10.600 carcasses d'ovins, d'installations de découpe et de conditionnement, d'une station d'épuration biologique et d'un incinérateur.