Vendredi à l'ONU, le comité spécial de décolonisation dit comité des 24, réuni en session ordinaire a adopté par consensus une note dans laquelle il a été réaffirmé que le Front Polisario est le seul représentant du peuple sahraoui. Le Maroc qui conteste ce statut au Polisario a en l'occurrence subi une nouvelle défaite diplomatique que n'a pu lui éviter son représentant à l'ONU lequel pour tenter d'arriver à ses fins s'est comporté de façon déplorable. L'adoption de cette note par le comité des 24 est venue en réplique à l'incident du 14 juin au cours duquel un membre qui ne siège pas au sein du comité des 24 a dans l'irrespect de la procédure admis la thèse marocaine et s'est opposé à la seule prise de parole du représentant du Polisario. Cette question de la représentation du Front Polisario à laquelle s'accroche la diplomatie marocaine est révélatrice que cette dernière n'a plus que la fuite en avant et la contradiction comme stratégie pour faire obstacle aux avancées diplomatiques qui se multiplient et battent en brèche l'entêtement marocain à vouloir faire admettre à la communauté internationale l'irréversibilité du fait accompli de l'occupation par le royaume du Sahara occidental. Même pour les alliés du Maroc, il apparaît inconcevable de dénier au Front Polisario le statut de représentant exclusif du peuple sahraoui car c'est tout de même avec ce Polisario que les Nations unies et le Maroc lui-même ont négocié l'arrêt de la lutte armée au Sahara occidental en contrepartie de négociations directes visant à l'organisation d'un référendum d'autodétermination pour la population sahraouie. Et c'est bien avec ce Polisario que le Maroc a négocié durant les rounds qui ont ponctué ce processus. En cherchant à remettre en cause la représentativité du Polisario reconnu comme seul ayant ce statut par les Nations unies, les autorités marocaines usent d'une échappatoire qui comme toutes les précédentes auxquelles elles ont eu recours se retourne finalement contre le royaume. Les revers diplomatiques successifs que la diplomatie marocaine essuie en s'adonnant à cette sorte de subterfuges sont révélateurs du discrédit que vaut au Maroc la politique de ces dirigeants tout en reniement des engagements souscrits par eux sur le dossier du Sahara occidental. Le discrédit que lui vaut cette politique est d'autant manifeste que les autorités marocaines n'ont de ligne de défense contre ceux qui la désapprouvent que celle consistant à formuler contre eux de surréalistes accusations. Ce qui s'est vérifié avec celles qu'elles ont portées contre l'envoyé spécial de l'ONU pour le Sahara occidental Christopher Ross et le secrétaire général de l'organisation Ban Ki-moon lui-même qu'elles ont présentés comme «roulant» pour l'Algérie et instrumentalisés par elle contre le royaume. Refusant d'admettre que leur ligne de défense vaut au Maroc une réprobation qui va en s'élargissant et s'affermissant, les autorités de ce pays enregistrent des pertes de soutien qui réduisent d'autant leur marge de manœuvre et leur recours à la diversion. Tôt ou tard le rapport de force les contraindra à négocier avec ce Front Polisario dont elles récusent son statut de seul représentant du peuple sahraoui. C'est ce que leur ont signifié la note adoptée par le comité des 24 et les résolutions du Conseil de sécurité.