Selon le président de l'Assemblée populaire de Constantine, M. Mohamed Rira, le marché de gros des fruits et légumes (Magrofel) du Polygone pourrait être cédé, dans sa globalité, en concession suivant la procédure de la mise aux enchères publiques. Le maire de Constantine nous a entretenu de cette éventualité hier dans le sillage du lancement de la même procédure pour la location des 48 carreaux construits dans ce marché et qui n'ont pas été distribués depuis 3 ans. «L'enclenchement de la mise aux enchères publiques pour la location des 48 carreaux vient d'être lancé et pourrait aboutir dans une quinzaine de jours», nous a informé le maire, annonçant dans la foulée que l'idée de mettre en location tout le marché est en train de faire son chemin parmi les élus. «Nous allons proposer cela à l'organe délibérant au cours de la prochaine session de l'APC», a ajouté le maire de Constantine tout en expliquant que la location de Magrofel ne va pas se réaliser du jour au lendemain, car elle nécessite des procédures réglementaires à suivre. Et pour cause, étant une entreprise publique à caractère industriel et commercial (EPIC), Magrofel devrait d'abord être dissous. Et pour arriver à l'étape de la location du marché dans sa totalité il faut d'abord passer par l'organe délibérant qui doit donner son aval pour la dissolution. Et une fois cette condition remplie, la procédure de la mise aux enchères publiques pourra être déclenchée. «Et toutes ces procédures demandent du temps», a dit le maire. Cette nouvelle approche de la gestion du patrimoine communal découle, comme on le sait, d'une circulaire du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales portant sur la valorisation des biens des collectivités locales pour leur permettre de bénéficier de ressources financières substantielles et assurer leur autofinancement. Et dans ce cadre précis, la situation de Magrofel est assez paradoxale, en ce sens que ce marché à vocation régionale ne réalise chaque année que des recettes très faibles ne dépassant pas, bon an mal an, la somme de 400 millions de centimes. Alors qu'à côté, le marché de Chelghoum-Laïd, dans la wilaya de Mila, engrange des recettes dépassant les 18 milliards de centimes pour la même période. Et pour expliquer ce manque de rentabilité criard, l'opinion publique constantinoise a toujours pointé un doigt accusateur sur la gestion de cette infrastructure commerciale qui est dirigée par un conseil d'administration présidé par un élu de l'APC. Et celui-ci est changé à chaque législature. C'est pourquoi l'idée de mettre ce marché en concession est en train de faire son chemin parmi de nombreux élus de l'APC. Ces derniers pensent qu'avec cette formule, Magrofel pourrait rapporter à l'APC au moins quatre milliards de centimes par an. Et dans cet ordre d'idée, l'opération de la location des 48 carreaux de Magrofel, qui sera menée conjointement avec la revalorisation des loyers des locaux, va servir de test de rentabilité pour décider la formule à adopter quant à la gestion de Magrofel. Le montant mensuel de la location n'a pas encore été fixé officiellement par la direction du patrimoine de l'APC, mais le président a laissé entendre qu'elle pourrait avoisiner le million de centimes. Notons à ce propos que la wilaya avait proposé 2 millions pour la location mensuelle du carreau, mais ce montant a soulevé un vif mécontentement chez les commerçants de gros. Aussi bien ceux qui sont candidats à l'attribution d'un carreau que ceux qui sont en exercice et occupent un carreau dans le marché en payant 6.000 dinars par mois, ont émis des protestations. Les uns et les autres ont estimé que ce montant de 20.000 dinars, qui sera désormais appliqué à tous, est trop exagéré.