Au cours de la dernière session de l'Assemblée populaire communale de Constantine, quelques élus ont élevé le ton demandant à ce que soit rajoutée à l'ordre du jour, notamment dans le volet patrimoine, la question du marché de gros des fruits et légumes (Magrofel). Cette montée soudaine au créneau «trouve sa justification dans le fait que les élus que vous évoquez considèrent le procédé de concession fait à une entreprise communale pour la gestion du marché de gros de fruits et légumes complaisante. Cela d'une manière officielle alors qu'en underground est évoqué l'intérêt particulier pour lequel aussi bien des élus que des membres de l'exécutif souhaiteraient que la situation perdure parce qu'il y a matière à gain pour eux personnellement» confie une personne proche du dossier.Le marché de gros des fruits et légumes est réparti sur une superficie de 22 190m3 depuis son extension entreprise au cours de 2009/2010, ce qui a eu pour conséquence de le placer au même rang sinon immédiatement après l'espace à réputation nationale consacrée que celui des Eucalyptus (Alger) tout en dépassant ceux de Chelghoum-Laïd et Salah-Bouchaour (Skikda). Et c'est sans doute cette notoriété effective que perçoivent autrement les quelques élus qui ont renâclé lors de cette session de juillet au cours de laquelle bien des parties du patrimoine communal ont été remises en cause dans les procédures de concession au privé. Est d'ailleurs prise pour exemple «la bonne affaire réalisée avec la concession en mars 2011 du parking à étages dans lequel la commune a réussi une bonne opération compte tenu de la gestion complexe d'une telle structure». Soulignons que le parking a été concédé au prix de près de 1,3 milliard de centimes l'année alors que le marché de gros ne l'est qu'à hauteur de 2 millions de dinars «(…) alors qu'il est pratiquement certain que l'APC trouvera preneur jusqu'à une dizaine de milliards si elle décide de le mettre en adjudication. Il est en effet inconcevable que la location de 318 box en plus des espaces disponibles qui permettraient une autre extension ne le soit qu'à hauteur de ce montant. Quand bien même un tel choix décharge l'APC d'une gestion qu'elle serait incapable de mener, compte tenu des comportements bureaucratiques propres à l'administration locale et du laxisme des cadres et autres agents à tous les niveaux», précisera notre interlocuteur.Ce qui n'est pas dénué de vérité, loin s'en faut, sachant que le responsable de Magrofel nous déclarait, à quelques jours de l'ouverture du marché après sa réhabilitation-extension, que «c'est une véritable machine et rien ne nous autorise, sauf impondérable, à rompre l'activité. Il s'agit d'un véritable carrousel, une dynamique dans laquelle tous les acteurs sont maintenant impliqués».Quoi qu'il en soit, il est quasiment certain qu'une concession à un privé aiderait beaucoup l'APC à renflouer ses caisses, même si une telle solution risque également d'installer et l'anarchie et une forme de diktat du ou des concessionnaires dont l'emprise sur le marché des fruits et légumes pourrait déboucher sur une sorte de monopole à l'influence négative sur les cours en général et de la mercuriale en particulier. A. L.