Après plusieurs cycles de grèves des praticiens de santé publique, affilés au SNPSP, pour faire aboutir de précédents engagements écrits, du ministère de la Santé, le dialogue entre le syndicat et la tutelle est, non seulement au point mort, mais ses perspectives s'éloignent, de plus en plus. Les relations entre le SNPSP et le ministère de la Santé s'enveniment, compte tenu des «pressions» que l'administration exerce, dans plusieurs wilayas, sur les délégués du syndicat qui « représente près de 70%» des praticiens de santé publique. Le président du SNPSP, Lyes Merabet, tient à dénoncer ces «pressions insupportables» allant jusqu'à «empêcher une assemblée générale élective de renouvellement du bureau local de l'EHS (Etablissement hospitalier spécialisé) Psychiatrique de Sidi Bel-Abbès». Empêchée de se tenir à l'EHS Psychiatrique de Sidi Bel-Abbès, l'AG élective de «renouvellement du bureau local du SNPSP s'est tenue, le 2 juin, en dehors de l'établissement, et en présence d'un huissier qui a établi un PV», explique Dr. Merabet. «Le directeur de l'établissement a tout fait pour empêcher la tenue de l'AG. Un huissier de justice a, même, remis des demandes d'AG, à la direction mais sans suite. Poussant nos adhérents à aller se réunir, en dehors de l'établissement (au siège du bureau de wilayas à Sidi Bel-Abbès)», affirme le président du SNPSP. La sanction est vite tombée après l'organisation de cette AG. « Dr Sihem Abbas, psychiatre à l'EHS de SBA, mandatée par notre bureau de wilaya d'organiser une AG élective de renouvellement du bureau local de l'EHS, s'est vue notifier, le dimanche 5 juin, par l'administration, une décision de suspension antidatée, au 1er juin, c'est-à-dire avant son élection présidente du bureau local SNPSP, pour motif «professionnel», poursuit Dr Merabet. Grève de 3 jours à Sidi Bel Abbès «Il est inconcevable que le directeur de l'établissement s'improvise «psychiatre expert» et en représentant de «l'ordre des médecins» pour statuer et de manière disciplinaire sur une décision médicale, telle l'hospitalisation ou la sortie des malades, notamment, dans un service spécialisé», ajoute-t-il. A l'EHS psychiatrique de Sidi Bel-Abbès, une «grève de trois jours est annoncée, dès aujourd'hui» pour «dénoncer l'attitude de l'administration» suite «à la suspension de la présidente» du bureau local. Il s'agit d'une «grève cyclique» avec «un rassemblement de l'ensemble des adhérents du SNPSP de la wilaya à l'EHS psychiatrique, en solidarité avec les praticiens grévistes», informe Lyes Merabet. Dr Abbas devrait comparaître devant la «commission de discipline fixée pour le 11 juillet». «Tout cela avec la bénédiction de Mme la directrice de la Santé (DSP) de la wilaya de Sidi Bel-Abbès qui soutient son directeur contre vents et marées», affirme le président du SNPSP. «Mme la DSP proposant son «aide» à la collègue suspendue, lui suggérant une mutation pour la rapprocher de chez elle (Alger, ndlr), afin de lui «éviter» le conseil de discipline», explique le président du Syndicat des praticiens. Selon lui, «le directeur de l'EHS, auquel nos adhérents reprochent des problèmes de gestion, veut nous imposer un ancien délégué SNPSP qui n'a plus la confiance de ses confrères». D'ailleurs, «le bureau de wilaya a, même, saisi la DSP et le directeur de l'EHS, par écrit, pour statuer sur le cas de cet ancien délégué». Le ministre sera saisi Un cas similaire est également signalé par le SNPSP à « l'EHS Mère et Enfants de la wilaya de Saïda, où nos adhérents se sont vu refuser des demandes d'AG par l'administration». Sur le plan national, le SNPSP prévoit de saisir, encore une fois, le ministre de tutelle «pour lui rappeler ses engagements de «nous recevoir et de revenir au dialogue», à la suite des dernières protestations du syndicat. «Notre grève est gelée mais notre plate-forme est toujours d'actualité : sécurité sur les lieux du travail (rien n'a été fait); entraves à l'exercice syndical (les cas se multiplient); concrétisation de l'accord signé, en réunion de conciliation, le 04 mai 2015 (aucune suite)», rappelle Lyes Merabet. À ce jour, aucune réunion n'a été programmée avec le SNPSP «en dépit de l'engagement pris, en public, par le ministre et ses représentants». A noter que le SNPSP est l'unique syndicat du secteur de la Santé, auquel aucune «charte de stabilité» n'a été proposée par la tutelle.