Devant le «refus de dialogue» du ministère de la Santé, et «si la situation perdure» encore, le Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) n'écarte pas de revenir à la charge lors de la prochaine rentrée sociale. Lors d'une conférence de presse, organisée hier au siège du syndicat, le président du SNPSP, Dr Lyes Merabet, est revenu sur la réunion du bureau national du 4 juin, au cours de laquelle a été dénoncée l'attitude «fasciste» du ministère de la Santé (MSPRH) en réaction aux revendications et aux mouvements de grève observés par les praticiens. Le bureau national du SNPSP estime que l'attitude «sans précédent» de la tutelle qui «a fermé les portes du dialogue avec le partenaire social, dont l'existence légale remonte à 25 ans, et l'empêche d'user de son droit de négociation». L'administration du MSPRH est accusée de «menaces» et de «répression» à «l'encontre des délégués et des adhérents du syndicat», de «tentatives de dénigrement» (du syndicat et de ses dirigeants) dans les médias, et de «recours à un syndicat imaginaire et préfabriqué (FNTS, affiliée à l'UGTA, ndlr) pour casser le mouvement de protestation» du SNPSP. Il a été également question de la «répression à l'encontre des adhérents et grévistes du SNPSP» matérialisée par des «suspensions» pour certains, des «mutations» pour d'autres et des «ponctions sur salaires». Le président du syndicat, Lyes Merabet, considère «qu'on ne peut pas dire que le ministre de la Santé ne soit pas au courant de tout cela». «Le bureau national affirme, encore une fois, le maintien des revendications légales du SNPSP» et promet «que la prochaine rentrées sociale sera chaude et décisive». «Des AG vont être organisées pour préparer la rentrée», affirme le président du SNPSP. Autre sujet évoqué par Dr Merabet, les dispositions «dangereuses» du projet de loi sanitaire «dont le but est de disloquer ce qui reste du secteur de santé publique». Le président du SNPSP rappelle que ce projet de loi sanitaire, «déposé par l'actuel ministre de la Santé devant le gouvernement et l'APN», a été conçu «sans consultation des syndicats et des associations activant dans le secteur de la santé». Il rappelle que cette démarche de ne pas consulter les concernés est contraire à ce «qui a été convenu lors des assises nationales de la santé, de juin 2014, au cours desquelles le ministre s'est engagé personnellement, lors de son discours de clôture, de revenir vers les partenaires sociaux avant de présenter le projet de loi au gouvernement». Le SNPSP «appelle l'ensemble des syndicats du secteur et des associations de malades à la vigilance et à la mobilisation pour repousser le danger de démantèlement du secteur de santé publique». A propos de la dernière tripartite, le SNPSP condamne «l'exclusion constante des syndicats autonomes» à cette rencontre et dénonce «la décision d'annulation du droit à la retraite proportionnelle sans condition d'âge». Lors de leur réunion du 4 juin, les membres du bureau national du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) ont décidé de «maintenir ouverte» la session afin de «suivre l'évolution de la situation et réagir à d'éventuels nouveaux développements dans le secteur de la santé ou la fonction publique» au cours de l'été, en attendant la «réunion du 17 septembre 2016».