En dépit des opérations effectuées pour les recueillir, les migrants subsahariens se réinstallent, dans les rues d'Oran. Des familles avec enfants sont aperçues, quotidiennement, au centre-ville, Maraval, Yaghmouracen, Mdina Djedia et jusqu'à Oran-est. Généralement elles versent dans la mendicité pour trouver de quoi se nourrir. Les Oranais s'interrogent comment ces personnes peuvent-elles rester dans les rues livrées à elles-mêmes, alors que l'Etat a organisé plusieurs opérations de rapatriement. La dernière opération menée, à Oran, le mois de mai dernier, par le service d'Aide sociale, a donné lieu au rapatriement de près de 270 ressortissants du Niger, vers leur pays. Cette opération a été précédée, au mois de février de cette année, par une action similaire et qui s'est soldée par le rapatriement de près de 240 personnes. Depuis le début de l'année, ces opérations ont permis de reconduire quelque 500 ressortissants nigériens, d'Oran vers Tamanrasset puis vers leur pays, suite à un accord entre les gouvernements algérien et nigérien. Mais depuis le début du mois de juin, il est constaté une forte présence de migrants subsahariens, à travers les rues de la ville après leur disparition, suite à l'opération soudaine de reconduction aux frontières, menée par les autorités locales, la mi-mai dernier. Ce qui confirme le retour d'un grand nombre d'entre eux, une fois que les choses se soient calmées. Certaines sources affirment que beaucoup parmi eux se sont dirigés vers les wilayas limitrophes de peur qu'ils ne soient reconduits vers le Centre de rassemblement à Tamanrasset, pour revenir, après à Oran. Le rapatriement des ressortissants nigériens fait suite à la demande formulée par le gouvernement de ce pays. L'Algérie avait pris une série de mesures pour le rapatriement de ces ressortissants nigériens, dans les meilleures conditions, jusqu'à ce qu'ils regagnent leurs pays. Ces migrants, en majorité des femmes et des enfants, vivent de mendicité et dans une situation des plus déplorables. Un état de fait devenu, de plus en plus, difficile, à la fois pour ces réfugiés et pour les riverains, en l'absence de prise en charge adéquate de ces migrants, fuyant la misère de leur pays. Des habitants avaient interpellé les pouvoirs publics pour une meilleure prise en charge de ces migrants. Rappelons qu'une étude faite par l'Association Médecins du monde' sur un échantillon de Subsahariens, ayant élu domicile dans des baraques au quartier de « Coca », ont confirmé que ces derniers vivaient dans des conditions très précaires, un état de santé détérioré, avec la prolifération de certaines maladies, en l'absence de vaccination pour les enfants.