Lors d'un point de presse consacré hier à l'évaluation des résultats du 27ème Sommet arabe qui s'est tenu récemment à Nouakchott, le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, a souligné la nécessité de réformer la Ligue arabe afin de s'adapter à la nouvelle conjoncture régionale et internationale marquée par la globalisation. «Nous sommes dans un contexte mondial et régional différent marqué par la globalisation, donc il est important que la Ligue arabe s'y adapte», a-t-il déclaré. Messahel a rappelé que l'Algérie «a toujours recommandé et travaillé, depuis le Sommet de la Ligue arabe, tenu en 2005 à Alger, à ce que la Ligue arabe puisse se transformer». «Il y a un processus de réformes qui a été mis en place», a-t-il encore dit, annonçant une réunion «importante des représentants permanents le 3 août au Caire qui fera des propositions à la réunion ministérielle le 3 septembre dans cette même capitale égyptienne». Concernant le 27ème Sommet arabe, Messahel a indiqué qu'il s'est tenu dans une «conjoncture très difficile pour le monde arabe». «Il a été un défi relevé» par la Mauritanie «qui n'avait que trois mois et demi pour l'organiser après le désistement d'un autre pays membre (Maroc)», a-t-il ajouté, saluant le peuple mauritanien et ses dirigeants pour le «succès» de ce sommet qui a abordé les thématiques «habituelles», à savoir les quatre grands conflits que connaît le monde arabe (Libye, Irak, Yémen et Syrie). Selon Messahel, pour ces quatre grands dossiers, l'approche algérienne «se confond totalement avec l'approche arabe et vice-versa». Expliquant cette approche, M. Messahel a indiqué que «nous avons toujours privilégié la solution politique à ces conflits, le dialogue entre les différentes parties dans ce genre de conflits, des solutions sous l'égide des Nations unies et des solutions basées sur le respect de l'intégrité territoriale, la souveraineté et l'indépendance de ces pays». L'approche algérienne en matière de lutte antiterroriste a été également au menu du sommet arabe. «Le sommet a consacré une grande partie de ses travaux à coordonner l'effort arabe en matière de lutte antiterroriste», a-t-il rappelé, précisant que la déclaration de Nouakchott et les différentes résolutions issues de ce sommet ont souligné l' «importance de la contribution de l'Algérie dans la lutte antiterroriste». Sur le dossier palestinien, «la position arabe a été réitérée, encore une fois, en vue d'une solution rapide permettant au peuple palestinien d'exercer ses droits légitimes, sur la base du Sommet de Beyrouth de 2002», a-t-il dit. Par ailleurs, Abdelkader Messahel a relevé que la participation aux travaux du Sommet du président en exercice de l'Union africaine, Idriss Deby Itno, démontre l' «importance de la relation du monde arabe et de l'Afrique». «M. Deby a beaucoup insisté, dans son discours, sur cette volonté partagée de renforcer la coopération entre l'Afrique et le monde arabe», a-t-il précisé. Les relations Algérie-Chine utiles pour le continent africain Lors du point de presse, Messahel a également abordé le forum de coopération Chine-Afrique qui se tient du 28 au 30 juillet à Pékin, qualifiant la relation de l'Algérie avec la Chine de «stratégique globale d'un type nouveau» touchant pratiquement tous les domaines. Le ministre a relevé que la Chine est présente en Algérie à travers de nombreux projets. «L'un des grands projets que nous souhaitons réaliser avec la Chine est le port Centre à Hamdania (Cherchell, wilaya de Tipaza). La Chine ne peut être qu'intéressée par ce projet qui aura un rôle central et un facteur de relations entre l'Europe, l'Afrique du Nord et l'Afrique», a-t-il déclaré. Le ministre a indiqué que dans cette optique les relations entre l'Algérie et la Chine peuvent être utiles pour la coopération d'une manière générale avec le continent africain». A propos du forum de coopération Chine-Afrique à Pékin, il a précisé qu'il s'agit d'une réunion ministérielle d'évaluation intervenant quelques mois seulement après le Sommet Afrique-Chine des chefs d'Etat et de gouvernement, tenu à Johannesburg (Afrique du Sud). Seront abordées les différentes phases d'application et de suivi des recommandations, des résolutions et des programmes issus du Sommet de Johannesburg. «Le Sommet a tracé 10 priorités dont l'industrialisation de l'Afrique, la question du financement (la Chine a un programme d'investissement de 60 milliards de dollars entre 2016 et 2018 en Afrique)», a-t-il ajouté, soutenant l'importance de la contribution de la Chine dans l'industrialisation de l'Afrique. Il a aussi rappelé que l'Algérie organisera en décembre prochain le premier forum africain d'investissement. M. Messahel, qui conduira la délégation algérienne au forum de Pékin, aura des rencontres avec de grands responsables chinois en marge de la réunion axées sur les relations bilatérales «exceptionnelles».