Boualem Bessaieh, «le malgache» d'El Bayadh, est mort jeudi dernier, à l'âge de 86 ans. Il était l'un des diplomates algériens les plus emblématiques, celui qui a participé durant la guerre de Libération nationale à la création des Services de renseignements de l'ALN avec Boussouf, et un des militants les plus actifs du MALG. Mais, également, un écrivain qui a consacré sa vie à raconter l'épopée guerrière des deux icônes de la lutte de Libération contre la colonisation française, l'Emir Abdelkader et Cheikh Bouâmama. Le «malgache», qui a bourlingué, sa vie durant, entre les travées de la diplomatie et les missions «très spéciales» au service de l'Algérie, est ainsi connu pour être un fervent admirateur de Cheikh Bouamama et l'Emir Abdelkader, deux personnages qui ont façonné l'historiographie de la lutte de Libération nationale. Boualem Bessaieh est mort à l'hôpital d'Ain Naadja à Alger, à l'âge de 86 ans, des suites d'une longue maladie, selon un communiqué. Bessaieh a rejoint les rangs de l'ALN, en 1957. Peu de temps après, il est nommé officier chargé de la protection des hautes personnalités de la Révolution algérienne. Et parvient à se faire un nom et une notoriété au sein des services de renseignements algériens, durant la lutte armée. Il devient alors, un des adjoints de Boussouf, qui a dirigé le ministère algérien des Liaisons générales (en fait les renseignements de l'ALN), et ensuite prend la direction de la célèbre Base Didouche Mourad' à Tripoli (Libye). Né en 1930 à El Bayadh, Boualem Bessaieh, un ancien membre du secrétariat général du Conseil national de la Révolution algérienne (CNRA) de 1959 à 1962, a été nommé ambassadeur dans plusieurs capitales, notamment à Berne, au Vatican, au Caire, au Koweit et Rabat, dans les années 2000. Homme de confiance de Boumédiene et proche de Bouteflika, il a travaillé, longtemps, avec lui au ministère des Affaires étrangères, entre 1971 et 1974, comme secrétaire général du ministère. C'est à la fin des années 1970 qu'il entrera au Comité central du FLN (1980) et au gouvernement. Entre 1980 et 1982, il occupera le poste de ministre de l'Information, puis de la Culture, ensuite il sera ministre des PTT. Il reviendra au ministère de la Culture. Après les évènements d'Octobre 1988, il est nommé ministre des Affaires étrangères, sous le gouvernement de feu Kasdi Merbah, le 16 novembre 1988. Il quitte, une année après, son poste de ministre et devient ambassadeur d'Algérie à Berne, en janvier 1991. Début 2000, il est nommé à Rabat, et, après son départ de Rabat où il est remplacé par feu Larbi Belkheir, il est nommé, en 2005, président du Conseil Constitutionnel (2005-2012). Mais, Bessaieh est, également, connu pour être un homme de lettres, puisqu'il est l'auteur de plusieurs ouvrages sur l'histoire de la guerre de Libération nationale, et plus particulièrement sur l'Emir Abdelkader et Cheikh Bouâmama. Ses ouvrages sont, notamment, dédiés à ces deux personnages, dont «L'épopée de Cheikh Bouâmama» (1986) «Mohamed Belkheir, étendard interdit» (1976), ou «De l'émir Abdelkader à l'imam Chamyl. Le héros des Tchétchènes et du Caucase» (2001). Il est, également l'auteur de « De Louis Philipe à Napoléon III. L'émir Abdelkader, vaincu mais triomphant» (2002). Boualem Bessaieh a été enterré, hier, vendredi, au cimetière d'Al Alia, à Alger.