«Le jumelage entre les villes de Constantine et Grenoble a connu des hauts et des bas, mais jamais il n'a sombré aussi profond dans l'oubli comme ces quatre dernières années», en conviennent, avec regrets, des cadres qui ont œuvré à mettre sur pied ce projet. L'avant-dernière tentative de redonner vie, un nouveau souffle, au jumelage entre les villes de Constantine et Grenoble remonte au mois de février 2014, lors de la visite en Algérie de l'ex-maire socialiste de Grenoble, Michel Destot, qui a émis le «souhait» que sa ville apporte tout son appui à l'organisation de Constantine, capitale de la Culture arabe 2015». Un message qu'il a transmis aux autorités algériennes lors de ses différents entretiens, notamment avec l'ex-ministre de la Culture, Khalida Toumi et le wali Hocine Ouadah, et qui est resté lettre morte. La ville de Grenoble n'a pas été de la partie durant cette manifestation culturelle. D'ailleurs, comment peut-il en être autrement lorsque la commune de Constantine, elle-même, n'a pas été de la partie dans la préparation et la gestion des programmes. M. Destot le savait pertinemment, lui qui est venu sonder Alger (et non Constantine) pour faire entendre son «souhait», et ce n'est, donc, pas à l'aune de cette manifestation qu'on va jauger ce jumelage entre les deux villes, car la gestion de Constantine, capitale de la Culture arabe 2015' a été chasse gardée de quelques mains. «Le pont de l'amitié» entre les deux villes s'avère très fragile malgré le temps et l'effort qu'on a mis pour le bâtir, depuis la signature du jumelage entre les deux villes, en 1999. L'année 2015 restera l'année durant laquelle le jumelage est tombé dans l'oubli profond, mais il a reçu son coup de grâce avec l'entame de l'actuel mandat de l'Assemblée populaire communale. L'actuel assemblée n'a, en effet, jamais manifesté un trop gros intérêt à ce jumelage avec la ville de Grenoble. Déjà, lors de son installation, le maire de Grenoble a envoyé un message de félicitation au nouveau P/APC, mais ce dernier ne daignera pas lui répondre. Pareil pour le successeur de l'ex-P/APC, qui ne répondra pas au message de félicitations qui lui a été envoyé par le maire de Grenoble. Ce sont des petits gestes qui en disent long sur l'importance qu'on accorde à ce dossier. Ainsi, Constantine a mis «sous-scellé» le dossier du jumelage avec la ville de Grenoble. Enfin, il y a eu une nouvelle tentative pour dépoussiérer le dossier, vers la fin de l'année 2015, mais elle aura été vaine, celle-là aussi. En visite au mois de novembre 2015, à Constantine, dans le cadre de la célébration de l'Armistice du 11 Novembre, l'ambassadeur de France à Alger, Bernard Emié, a remis sur la table le dossier du jumelage entre les villes de Constantine et Grenoble, engageant à ce propos des discussions avec le wali, Hocine Ouadah, et le nouveau maire de Constantine, Mohamed Rira. «J'ai eu des discussions avec le wali et nous avons abordé, entre autres questions, celle de relancer l'accord de jumelage entre Constantine et Grenoble», a déclaré Bernard Emié lors d'une conférence de presse tenue à l'Institut français de Constantine (IFC), le lendemain de la célébration de la signature de l'Armistice. Côté français, stratégie culturelle oblige, on ne rate aucune occasion pour tenter de ressusciter l'accord de jumelage entre les deux villes. Alors que leurs vis-à-vis locaux restent de marbre ! «Bien sûr qu'il y a beaucoup de choses qu'on rate à travers ce comportement, nous dira un cadre qui maîtrise bien ce dossier, même il est admis que le bilan de ce jumelage reste des plus mitigés, les nombreuses perspectives du partenariat entre les deux villes n'ayant jamais été exploité à fond, dont la matérialisation de certains projets qui s'articulent autour de trois principaux volets, à savoir : la coopération technique entre les deux villes et les jumelages en rapport avec le domaine socioculturel et entre les différentes institutions, telles que la Cour de justice, le Centre hospitalo-universitaire et l'Université.» Cette dernière, sans avoir grand-chose avec le jumelage, est la mieux étoffée dans le contexte de la coopération culturelle et scientifique avec «60 accords universitaires entre la France et les universités de Constantine, notamment dans le cadre du programme boursier Proface' qui vise à promouvoir l'enseignement de la langue française en Algérie», selon les déclarations de l'ambassadeur de France, à Alger. Près de 10 mois après cette tentative initiée par l'ambassadeur en personne, rien n'a bougé sur le plan de la relance du jumelage. Peut-être qu'il faudrait attendre 2017, et la couleur de la nouvelle équipe qui s'installera à l'Assemblée, pour espérer une reprise de la coopération entre les villes, dans le cadre de ce jumelage qui n'arrête pas de faire parler de lui et qui n'a pas encore trouvé sa voie durant ses 17 ans d'existence.