Il est fort à parier que l'accord de jumelage entre Constantine et Grenoble connaîtra, dans les mois à venir, un second souffle. Et il ne peut pas être autrement, puisque l'ambassadeur de France à Alger compte effectivement s'y impliquer. Il aurait donc fallu la visite de Bernard Emié à Constantine pour célébrer l'armistice du 11 Novembre 1918, pour que l'accord en question soit dépoussiéré et remis à l'ordre du jour. En effet, le diplomate français, dont c'est la troisième visite à la capitale de l'Est depuis sa prise de fonctions, il y un an et demi, s'est entretenu à cet effet avec le wali, Hocine Ouadah, et le nouveau maire de la ville des Ponts, Mohamed Rira. «J'ai eu des discussions avec le wali et nous avons abordé, entre autres questions, celle de relancer l'accord de jumelage entre Constantine et Grenoble», a déclaré Bernard Emié lors d'une conférence de presse tenue à l'Institut français de Constantine (IFC) au lendemain des célébrations. Le fait d'avoir comme interlocuteur dans ce dossier un nouveau maire a, peut-être, été une motivation supplémentaire pour ressusciter l'accord de jumelage entre les deux villes. Un accord qui a suscité beaucoup d'optimisme, mais aussi fait couler beaucoup d'encre depuis qu'il a été scellé, il y a plus de quinze ans. Le premier protocole d'accord a été signé en novembre 1999 à Constantine, renforcé par un accord de coopération décentralisée, en 2002. Le bilan de ce partenariat reste des plus mitigés et la dynamique d'échanges n'a pas atteint sa vitesse de croisière. La matérialisation de certains projets s'est articulée autour de trois principaux volets d´intervention, à savoir la coopération technique entre les deux villes et les jumelages en rapport avec le domaine socioculturel et entre les différentes institutions, telles que la cour de justice, le centre hospitalo-universitaire et l'université. A propos de cette dernière institution, l'ambassadeur a rappelé qu'il existe 60 accords universitaires entre la France et les universités de Constantine, notamment dans le cadre du programme boursier Proface qui vise à promouvoir l'enseignement de la langue française en Algérie. «Nous sommes très contents de la dynamique de la langue française en Algérie, il y a 11 millions d'Algériens qui utilisent ‘ce butin de guerre' pour paraphraser Kateb Yacine. Aujourd'hui, il y a 275 millions de francophones dans le monde, en 2060, ils seront 700 millions…», a-t-il conclu.