Dans l'une de nos récentes publications consacrées à la nouvelle édition du championnat professionnel de Ligue 1, nous avons mis l'accent sur un sujet qui nourrit les appréhensions des spécialistes: celui du retrait progressif des policiers des stades sur décision de la DGSN et que nous avons jugé de «décision prématurée». La réponse ne s'est pas fait attendre ce vendredi en ouverture du championnat au stade Omar Hamadi de Bologhine, où des affrontements ont éclaté entre supporters de l'USMA et ceux du MOB à l'intérieur du stade. Plus de peur que de mal finalement et afin de parer à toute éventualité de dérapage incontrôlé, les quelque 400 supporters du MOB ont quitté le stade, car sentant leur sécurité menacée face à l'absence des agents de l'ordre qui avaient pour habitude de gérer et calmer les ardeurs des supporters pour la plupart malintentionnés. A l'exception de quelques policiers déployés à l'extérieur du stade, aucun agent de la DGSN ne se trouvait à l'intérieur de l'enceinte. Une mesure qui entre dans le cadre du retrait progressif des policiers décidée par la DGSN sous la pression de la FIFA et comme dictée par le cahier de charges dans un championnat qui n'a de professionnel que le nom. Même si le pire a été évité de justesse, plusieurs questions refont surface et l'on ne manquera pas malheureusement de dire qu'à ce rythme, il faudra vraiment s'attendre au pire. Ce qui s'est passé vendredi à Bologhine n'est qu'un élément précurseur de ce qui pourrait arriver dans nos stades. Et le fait de confier la gestion des rencontres aux clubs est loin d'être la meilleure solution en l'absence d'une réelle organisation dite professionnelle au sein même de ces clubs de l'élite. Plusieurs choses sont à revoir dans cette compétition, notamment en ce qui concerne la formation des stadiers, la sensibilisation des supporters et l'installation des caméras de surveillance, qui est pourtant un outil dissuasif de lutte contre la violence. Dans sa toute première déclaration qui a suivi le match, le président de la LFP Mahfoud Kerbadj s'est dit déçu et contrarié par rapport à ce qui s'est passé : «C'est vraiment regrettable ce qui s'est passé à Bologhine. C'est une nouvelle démarche et il faut plus de temps pour que les supporters s'adaptent. De ce fait, je lance un message aux présidents de club pour intervenir auprès de leurs supporters pour qu'ils évitent les déplacements notamment lors des premières journées. On doit s'entraider pour espérer réussir. J'espère qu'il n'y aura plus d'incidents à l'avenir». Pour l'heure, Kerbadj ne propose pas de solutions, mais exhorte seulement les supporters à ne pas effectuer les déplacements, ce qui est aux yeux des spécialistes un aveu d'impuissance. Qu'adviendra-t-il lorsqu'il y a un enjeu ? Faudra-t-il à ce moment-là opter pour le huis clos qui n'a pas solutionné le problème ?