Bouteflika a nommé, ce jeudi, par décret, les sept membres de l'Organe national de prévention et de lutte contre la corruption (ONPLCC). Selon la Constitution, cet organe a pour mission, notamment, de proposer et de contribuer à animer une politique globale de prévention de la corruption, dans la gestion des biens et des deniers publics. «L'Organe est une autorité administrative indépendante, jouissant de la personnalité morale et de l'autonomie financière. Il exerce les missions prévues par l'article 20 de la loi n° 06-01, du 20 février 2006, relative à la prévention et à la lutte contre la corruption, complétée», précise le communiqué de la présidence de la République. En détail, l'ONPLCC est consacré, par l'article 202, de la Constitution qui stipule qu'«il est institué un Organe national de prévention et de lutte contre la corruption, autorité administrative indépendante, placée auprès du président de la République». S'il jouit de l'autonomie administrative et financière, l'ONPLCC est tenu d'adresser au président de la République, un rapport annuel d'évaluation de ses activités, liées à la prévention et à la lutte contre la corruption, «mentionnant les insuffisances qu'il a relevées en la matière et des recommandations proposées, le cas échéant», stipule l'article 203 de la Constitution. Mohamed Sebaibi, ex-secrétaire général de plusieurs ministères et chef de cabinet du chef du gouvernement, est ainsi nommé, à la tête de cet organe. Les six membres sont Khadidja Meslem, avocate à Alger, Maya Fadel, épouss Sahli, ancienne diplomate qui a occupé, notamment, la fonction de commissaire africaine, en charge des réfugiés, demandeurs d'asile, personnes déplacées et migrants, en Afrique, Abdeldjalil Kassoussi, cadre étatique, Nabila Boukhoubza, épouse Allam, professeur de l'Enseignement supérieur, à l'université d'Alger 3, Abdelmalek Yacoubi, magistrat, et Abdelkrim Bali, ancien chef d'études à la direction générale du Budget au ministère des Finances. Des noms qui restent anonymes pour la majorité des Algériens. Pourtant, et malgré les autres mécanismes mis en place par l'Etat depuis quelques années, afin de lutter contre la corruption, le pays truste toujours les mauvaises places, dans le classement annuel de Transparency International (TI)' sur la corruption dans le monde, épinglant l'Algérie à la 88ème place sur 168 pays. Une étude de l'ONG anti-corruption, basée à Berlin, montre que 26 % des sondés algériens estiment que la corruption a augmenté, en 2015. La lutte contre la corruption, action citoyenne à la base, reste, pourtant, à risque en Algérie «tant que l'on continuera à réprimer les dénonciateurs de la corruption», analyse l'Association algérienne de lutte contre la corruption (AACC). Souvent en Algérie, ceux qui dénoncent la corruption se retrouvent devant la justice, une issue qui refroidit plus d'un patriote, prédisant à la corruption de beaux jours, à l'ombre de la crise économique et de la permissivité des autorités d'autant plus que Sellal vient d'ordonner de ne plus donner suite aux lettres de dénonciation anonymes.