La Nouvelle conserverie algérienne (NCA-Rouiba) a présenté hier à la presse les résultats financiers au 1er semestre 2016 où il est fait état d'une hausse «du chiffre d'affaires net de 4,3 % et de 5% en volume» et d'une «baisse de 23% du bénéfice d'exploitation». Lors de la conférence de presse, animée par Sahbi Othmani, directeur général de NCA-Rouiba, et par le PDG, Slim Othmani, il a été également question des projets de l'entreprise en terme d'organisation, de formation, de nouveaux produits et de «digitalisation globale». Selon un tableau dressé par le DG de NCA-Rouiba, la «situation économique incertaine» de l'Algérie provoque une «crispation de l'activité des ménages». Le marché algérien est caractérisé par un «net recul du pouvoir d'achat» en raison d'une «inflation forte», et d'une «baisse de la demande pour les produits de grande consommation au profit d'autres rubriques de dépenses». Pour ce qui concerne plus précisément le marché des boissons et des jus, les responsables de NCA-Rouiba considèrent qu'il y a «saturation des stocks», en raison de la «baisse de la demande», ce qui a donné lieu à des «promotions sauvages» et à «des baisses de prix injustifiées». A cela il faut ajouter un «dinar en perte de valeur face aux monnaies étrangères», «impactant les coûts d'achat des matières premières». Dans ce contexte, le chiffre d'affaire de NCA-Rouiba «a connu une croissance de 4,13% par rapport au 1er semestre 2015». Cette croissance a été «rendue possible grâce au succès de la gamme PET avec une évolution de 60% par rapport à la même période». Par ailleurs, la société a enregistré, durant la même période, une baisse de 23% de son «bénéfice d'exploitation». Les raisons sont, selon un document de la société, le «glissement du dinar algérien par rapport à l'euro et le dollar». «L'évolution désavantageuse du taux de change a impacté la marge sur coût matière qui a passé de 42% en 2015 à 39% en 2016 pour la même période», note le document compilant les résultats financiers du 1er semestre 2016. Aussi, «la baisse du résultat net par rapport à la même période de 2015 s'explique principalement par : l'augmentation des dotations aux amortissements et d'autre part les charges financières liée directement à la perte de change ainsi que l'accroissement des intérêts sur emprunt bancaire relatifs aux actifs non encore productifs», ajoute le document. Déploiement régional Sur le plan commercial, il y a eu un «déploiement régional plus agressif», le lancement d'une «offre plus diversifiée notamment dans le PET», et des résultats en «croissance exponentielle» de «l'activité export». La société a exporté en Tunisie, a commencé les «premières opérations» dans d'autres pays de la région, mais également en Afrique de l'Ouest, en France, et en Belgique. «Mais la priorité reste le Maghreb et l'Afrique», affirme Sahbi Othmani. NCA-Rouiba a aussi entamé des redéploiements durant le précédent semestre. Il s'agit d'une «nouvelle organisation commerciale», des «projets structurants touchant les process» (digitalisation globale), des «programmes de recrutement» et de formation «pour élever le niveau des compétences» en rapport avec les objectifs. Parmi les produits annoncés, outre la «surprise» pour fêter le cinquantenaire de l'entreprise familiale, l'introduction de la cannette d'ici le début 2017. Rendre «effectif» le code de l'investissement Invité à donner son avis sur la nouvelle mouture du code de l'investissement, le PDG de NCA-Rouiba considère que le texte «contient des choses intéressantes et d'autres moins», notant des «archaïsmes persistants». Pour Slim Othmani, «le code de l'investissement reste fermé à des actions comme le développement (des entreprises algériennes, ndlr) vers l'international». «S'il existe une entreprise qui a du potentiel à l'international, il faut l'accompagner», ajoute-t-il, constatant aussi que des «acteurs multinationales entrent sur le marché algérien» (cas du partenariat du groupe international Suntory avec le groupe Yaici détenteur de la marque d'eau minérale Saïda). Outre cet aspect, Slim Othmani estime qu'un code de l'investissement doit être effectif, applicable dans l'immédiat, et ne pas dépendant de textes d'applications. «Ce qu'il faut, c'est un code de l'investissement effectif dont les dispositions ne nécessitent pas des textes d'application», dit-il. Interrogé sur la réduction du sucre dans les boissons, Slim Othmani affirme que le taux appliqué par NCA-Rouiba est «en dessous de la réglementation qui va être adoptée» par les pouvoirs publics. Indiquant, par ailleurs, qu'une politique de réduction du sucre dans l'alimentation doit cibler d'autres secteurs. Car, dit-il, «le secteur des boissons ne représente que 10 à 15% de la consommation nationale de sucre».