Arriver à joindre les deux bouts sans laisser des plumes pour une collectivité locale dont les ressources financières fondent aussi vite que neige au soleil est un pari difficile pour la commune d'El-Bayadh qui, sans l'aide et le soutien financier de l'Etat aurait depuis belle lurette touché le fond. Le budget communal suffit à peine, en ces temps de vaches maigres, à assurer les salaires de ses employés et encore moins lui assurer la maintenance de son parc automobile et pour assurer la bonne marche de ses différents services, cette collectivité locale doit faire à chaque fin d'année de l'équilibrisme, un sport qui donne déjà le tournis aux responsables chargés de la gestion du budget annuel pour éviter à tout prix de sombrer. De maigres ressources qui ne lui apportent que très peu de rentrées financières. Deux sources presque insignifiantes pour un chef-lieu de commune qui compte plus de 200.000 âmes, selon M. Ahmed Amine Salhi chef de l'exécutif communal, lequel ajoute avec amertume qu'une rallonge financière est assurée annuellement par l'adjudication de l'abattoir à 2 milliards 300 millions de centimes, une T.A.P entrant dans le cadre de la péréquation à 14 milliards de cts. Toujours selon notre interlocuteur, la commune n'a pas d'autres choix que de faire face à d'énormes dépenses, parfois insurmontables et très douloureuses qui saignent à blanc son budget, dont la maintenance du réseau d'éclairage public, l'entretien de 12 espaces verts en milieu urbain, les factures d'électricité qui se chiffrent à 4 milliards de cts ainsi que les charges liées à la gestion de pas moins de 25 établissements scolaires du primaire et enfin la maintenance permanente du parc roulant du service de nettoiement avec seulement une vingtaine d'employés et une poignée de camions et 05 dumpers en piteux état. Mais en dépit de ces multiples contraintes, la commune a décidé de tout mettre en œuvre pour maintenir la tête hors de l'eau en optant pour une véritable quête de nouvelles rentrées financières, comme la location de la salle de conférences, le centre commercial avec ses 42 stands lors des foires, la concession de l'enlèvement des ordures ménagères, d'autant plus que le cahier des charges sera bientôt être ficelé. C'est très peu, souligne le maire, qui multiplie les appels du pieds à l'adresse des chefs des petites et moyennes entreprises créées par le biais de l'ANSEJ, indiquant que les locaux commerciaux et les stands des 03 marchés de proximité, n'attendent que leurs futurs locataires. Au titre du PCD 2015, la commune a pu bénéficier de pas moins de 37 opérations, pour une enveloppe financière d'un montant de 438.895.000,oo de DA, portant essentiellement sur la réalisation de petites voies d'accès aux différents quartiers, une salle de lecture dans le quartier Anassers, une salle de soins avec logement de fonction, dans le quartier de Sidi Yahya Benabaddallah, des chantiers ouverts un peu partout qui sont sur le point d'être achevés et livrés. C'est ainsi que sur les 43 opérations inscrites, 11 ont été définitivement clôturées, 13 sont en cours de réalisation et enfin 09 autres sont sur la liste d'attente dont notamment la réalisation d'un réservoir d'eau d'une capacité de 800 m3 à Mekther, portant ainsi le taux de consommation des crédits à 36%, soit 158.005.884,28 DA. Autres charges et non des moindres pour une commune aussi pauvre que celle d'El-Bayadh, l'amélioration du cadre de vie des habitants de cinq hameaux périphériques, en somme, il s'agit de toute une cascade de dépenses financières qui s'abat sur la collectivité locale. D'autre part la commune a mis cette fois l'accent sur le renforcement de son parc roulant par l'acquisition très prochaine de 06 camions de gros tonnage, munis de compacteurs, et de deux camions citernes pour assurer l'arrosage des espaces verts et îlots situés entre les deux voies express, les sorties nord, sud et est de l'agglomération urbaine. Il faut l'admettre, beaucoup reste à faire pour le chef-lieu de la commune d'El-Bayadh pour que celui-ci retrouve sa place de réelle et incontestable capitale des Monts des Ksours et pour ce faire, le sérieux, l'imagination et une dose de bonne volonté doivent être de rigueur chez l'ensemble de ses élus communaux.