Mines dépitées, petits cartons jaunes accrochés sur les poches des blouses blanches, où l'on pouvait lire «nous sommes engagés dans un mouvement de protestation, les travailleurs de l'hôpital Abdelkader Bencharif', nouvelle ville Ali Mendjeli, ont observé, jeudi 27 octobre de 10h à 12h, un sit-in devant les blocs pour exprimer leur mécontentement face à «l'attitude impertinente, voire injuste, des responsables du secteur qui n'accordent aucune importance à la prise en charge de leurs revendications légitimes et fondées». Des revendications qui portent sur cinq points, selon les organisateurs de cette protesta (SNAPAP, SNSPS et UGTA), à savoir la prime de rendement de l'année 2016, les primes de garde, les indemnités de passage de grade, les indemnités de promotion et les primes de scolarité des années 2015 et 2016. «C'est inadmissible, les travailleurs d'autres hôpitaux au niveau de la wilaya ont été payés jusqu'au dernier centime, alors que le personnel de l'hôpital Abdelkader Bencharif n'a rien obtenu», dénoncent des travailleurs en colère. D'autres syndicalistes interviennent dans le débat pour nous dire qu'«ils ont trop patienté devant ces écarts de l'administration qui fait dans la ségrégation, accordant à certains tous les avantages et privant d'autres des nécessités élémentaires». Pourtant, soutiennent nos interlocuteurs, l'hôpital Abdelkader Bencharif subit une charge à nulle part ailleurs égale. «Nous travaillons comme des forcenés dans cet hôpital qui couvre une population dépassant les 500 000 âmes, et au bout du compte on se retrouve écartés en matière de bénéfice des primes de rendement et de garde, ainsi que les indemnités de passage de grade (concernant les personnels admis aux concours), les indemnités de promotions (échelons) et les primes de scolarité des années 2015 et 2016», nous diront des représentants des travailleurs. Cette marginalisation des travailleurs de l'hôpital A. Bencharif froisse sérieusement les sensibilités. «Pourquoi d'autres hôpitaux ne souffrent pas de ce problème budgétaire, parce qu'on parle d'un budget très limité octroyé à l'hôpital A. Bencharif qui permet à peine de clore l'année en matière de salaires ?», s'interroge-t-on. «Mieux encore, je peux vous affirmer que d'autres hôpitaux ont tout réglé sur le plan des indemnités des personnels et il leur reste encore de l'argent en surplus, ou ce qu'on appelle des sommes «faute d'emploi»», affirme-t-on mordicus. On apprend dans ce sens que la DSP va, justement, tenter de collecter cet argent «faute d'emploi», resté dans les caisses des autres hôpitaux, pour régler un tant soit peu les défaillances dans le paiement du personnel. En attendant, les travailleurs de l'hôpital A. Bencharif, qui ont organisé, jeudi dernier, une marche dans l'enceinte de l'établissement avant de se disperser et regagner leurs postes de travail, envisagent sérieusement de durcir leur mouvement de protestation dans les prochains jours. Ce dimanche 30 octobre, les trois syndicats tiennent une réunion pour décider des suites à donner à leur mouvement de contestation.