La livraison du projet de liaison entre le port d'Oran et l'autoroute Est-Ouest est prévue au cours du 2ème semestre 2017, selon le maître d'ouvrage délégué, l'Agence nationale des autoroutes (ANA). L'entreprise de réalisation, le groupement algéro-turc Engoa-Makyol, met les bouchées doubles pour s'en tenir à cette échéance, soutiennent les responsables du chantier. Ayant connu un démarrage en côte raté, début novembre 2014, enregistrant un retard cumulé de 10 mois par rapport au planning, cette grande connexion longeant la mer, entre le port commercial et de voyageurs d'Oran et l'autoroute Est-Ouest, en est actuellement à près de 50%, taux d'avancement global. Entre la visite de l'ex-ministre des TP Abdelkader Ouali le 3 septembre 2015 et celle effectuée le 28 octobre par son successeur aux commandes du secteur, Boudjemaa Telai, c'est-à-dire près d'une année plus tard, qu'est-ce qui a été fait au juste par le binôme Makyol-Engoa ? " Beaucoup ! ", s'empresse à répondre un responsable du BCS algéro-espagnol Setop-Ltpo-Cps Ingenieros. Certes, beaucoup a été fait, en termes de quantité, mais toute la question est de savoir si on est dans le planning ou non, sachant que le délai contractuel est de 30 mois, rien que pour cette 1ère tranche (la plus difficile et compliquée) de 8,4 km sur un linéaire total de 26 km, consistant en un million de m3 de terrassement, 10 ouvrages d'hydraulique, un ouvrage d'art (viaduc) long de 1,2 km, 2 échangeurs, 2 tunnels en tubes dont un sur 3,1 km et l'autre en tranchée couverte de 2,5 km, ainsi qu'un ouvrage maritime sous forme de digue sur 1,7 km. L'état d'évolution du lot maritime est à 53%, tandis que celui relatif au lot tunnel n'est qu'à 33%. Cette immense infrastructure au profil autoroutier "2 fois 3 voies" prévoit aussi plusieurs jonctions avec le réseau, notamment la 1ère et 2ème rocade à hauteur de Canastel ainsi que la RN4 qui dessert l'aéroport. L'autoroute démarre du vieux port d'Oran, longe la côte sur 1,2 km, moyennant la réalisation d'enrochement sur mer. Initialement, il était prévu la réalisation de ce premier tronçon sur la falaise avant d'opter pour une translation avec une légère courbure vers la mer pour éviter le risque d'éboulement de fragments rocheux. Toutefois, cette solution doit être conjuguée avec le confortement, en parallèle, du massif rocheux pour se prémunir contre les conséquences de l'effet corrosion de ce talus abrupt. La route se déploie ensuite à l'aide d'une tranchée couverte sur la frange maritime sur 6,2 mètres seulement, offrant ainsi la possibilité d'aménagement de cette zone. Pour traverser la zone accidentée qui suit cette partie du terrain, un premier tunnel de 3,45 km est prévu. En effet, dans la «tranchée couverte», les Turcs (entreprise Makyol) ont suggéré un tunnel au lieu d'un viaduc, avec comme avantage, selon eux, une diminution de la pente à 2% au lieu de 4%, assortie d'une réduction du délai. Un second tunnel de même longueur est également prévu. Il est aussi prévu la réalisation de 3 viaducs et 2 échangeurs, dont un très complexe au rond-point de Canastel, à partir duquel démarre la deuxième tranche entre Canastel et le 5e Bd périphérique. Selon une première évaluation, qui ne prend pas en compte les équipements de ventilation, d'éclairage et vidéosurveillance des tunnels et systèmes de signalisation, le coût de ce projet est estimé à près de 20 milliards de dinars.