Le Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) a réitéré, à l'issue de son 7e congrès organisé les 29, 30 novembre et 1er décembre 2016, ses revendications concernant le secteur de la Santé et a appelé à davantage «d'unité d'action» dans le cadre de l'intersyndicale autonome de la fonction publique. Reconduit au poste de président du SNPSP, Lyes Merabet, a rappelé, au cours d'une conférence de presse organisée hier, l'«engagement total dans les actions de l'intersyndicale autonome» réitéré par les 152 délégués en provenance de 29 wilayas. «Le SNPSP continuera sur la voie du renforcement et de la consolidation de l'unité d'action dans le cadre de l'intersyndicale autonome dont l'objectif majeur est la création d'une Confédération syndicale autonome», affirme une des onze résolutions du 7e congrès. Sur les questions relatives au secteur de la Santé, le syndicat maintient ses positions concernant la loi sanitaire et les réformes en cours dans ce secteur. Parmi les questions évoquées dans ses résolutions, le SNPSP «réaffirme l'intérêt de la revalorisation du praticien de santé publique» et invite le gouvernement à adopter la «spécialité en médecine générale» et la «reconnaissance du certificat d'étude spécialisée en sciences médicales (CES)». Par ailleurs, le SNPSP souligne «l'urgence de la refonte des cursus universitaires de médecine avec l'introduction de la formation médicale continue». «Les CES existent depuis une trentaine d'années dans les pays développés pour permettre à des généralistes qui ont 20 ans d'expérience d'exercer certaines spécialités, comme la pédiatrie, dans les régions où il n'existe pas de spécialistes», explique Dr. Merabet lors de la conférence de presse. Le SNPSP «dénonce l'immense retard» dans la prise en charge de ses «revendications socioprofessionnelles» par le ministère de tutelle, notamment en matière «d'amélioration des conditions de travail» et la nécessité d'impliquer «toutes les instances concernées pour la protection des professionnels de santé contre toutes les formes de violence» sur «leurs lieux de travail». Sur ce sujet, le président du SNPSP critique les «déclarations répétées du ministre de la Santé justifiant la violence contre les praticiens en leur collant la situation de désorganisation absolue du secteur». «Il très facile d'accuser les médecins d'orienter les malades vers les structures privées. C'est à l'administration d'assumer et de prendre des sanctions à l'encontre des praticiens qui ne respectent pas leur fonction», affirme Dr. Merabet, reprochant au ministère de présenter «l'ensemble des praticiens d'être intéressés par l'appât du gain». Une fonction publique pour la santé Parmi les revendications des congressistes, le SNPSP réclame «le droit à l'indemnisation pour les praticiens de santé publique réquisitionnés pour la couverture médicale lors des examens scolaires de fin d'année». «De tous les corps intervenants lors de ces examens de fin d'année, seuls les médecins ne sont pas indemnisés», explique le président du SNPSP qui appelle, par ailleurs, à la «création d'une fonction publique hospitalière», figurant au titre des revendications du congrès. Sur un autre registre, le 7e congrès du SNPSP a installé «la Commission nationale de solidarité avec le peuple palestinien et de soutien à toutes les causes humanitaires justes dans le monde». Invité à expliquer cette disposition, Dr. Merabet affirme : «Nous pensons éventuellement à la prise en charge des malades palestiniens, ici en Algérie, où à envoyer des médecins sur place. Mais également assurer la formation et la formation continue des médecins palestiniens et organiser des journées d'études spécialisées en collaboration avec l'ambassade de Palestine». Par ailleurs, le SNPSP «demande la permanisation dans leurs postes de travail des praticiens recrutés dans le cadre du dispositif dévalorisant du pré-emploi» et réclame «l'abrogation définitive» de ce dispositif «indigne», selon Merabet, qui regrette que des «docteurs en médecine, en pharmacie, en chirurgie dentaire soient traités de la sorte et payés à 15.000 DA» et «dont les années passées dans le pré-emploi ne sont même pas comptabilisées pour la retraite». A propos de la décision du président de la République de reporter l'annulation de la retraite anticipée à 2019, le président du SNPSP la qualifie «d'insuffisante» même si elle «montre qu'il est possible de revoir la copie du ministère», et demande sa «totale abrogation» lors du passage de la loi devant les membres du Conseil de la Nation.